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disant: "Ne gâtez pas la hache, elle me ferait plus de mal ;" et, son discours terminé, quelqu'un s'en approchant encore: “Prenez garde à la hache, prenez garde à la hache,” répéta-t-il d'un ton d'effroi. Le plus profond silence régnait. Il mit sur sa tête un bonnet de soie, et, s'adressant à l'exécuteur : "Mes cheveux vous gênent-ils ?"-" Je prie Votre Majesté de les ranger sous son bonnet," répondit l'homme en s'inclinant. Le roi les rangea avec l'aide de l'évêque . et, se tournant vers l'exécuteur: "Mes cheveux sont-ils bien ?" Il ôta son manteau et son Saint-George, donna le Saint-George à l'évêque en lui disant: "Souvenez-vous," ôta son habit, remit son manteau, et, regardant le billot: "Placez-le de manière à ce qu'il soit bien ferme," dit-il à l'exécuteur. "Il est ferme,

...

Sire." LE ROI: "Je ferai une courte prière, et, quand j'étendrai les mains, alors . . .” Il se recueillit, se dit à lui-même quelques mots à voix basse, leva les yeux au ciel, s'agenouilla, posa sa tête sur le billot. L'exécuteur toucha ses cheveux pour les ranger encore sous son bonnet; le roi crut qu'il allait frapper: "Attendez le signe," lui dit-il. "Je l'attendrai, Sire, avec le bon plaisir de Votre Majesté.” Au bout d'un instant, le roi tendit les mains; l'exécuteur frappa; la tête tomba au premier coup: "Voilà la tête d'un traître,” dit-il en la montrant au peuple. Un long et sourd gémissement s'éleva autour de Whitehall. Beaucoup de gens se précipitèrent au pied de l'échafaud pour tremper leur mouchoir dans le sang du roi.

—GUIZOT, Histoire de la Révolution d'Angleterre.

B. Déjà la réputation du gouvernement doux et modéré d'Idoménée attire en foule, de tous côtés, des peuples qui viennent s'incorporer au sien, et chercher leur bonheur sous une si aimable domination. Déjà ces campagnes, si longtemps couvertes de ronces et d'épines, promettent de riches moissons et des fruits jusqu'alors inconnus. La terre ouvre son sein au tranchant de la charrue, et prépare ses richesses

pour récompenser le laboureur : l'espérance reluit de tous côtés. On voit dans les vallons et sur les collines les troupeaux de moutons qui bondissent sur l'herbe, et les troupeaux de bœufs et de génisses qui font encore retentir les hautes montagnes de leurs mugissements: ces troupeaux servent à engraisser les campagnes. C'est Mentor qui a trouvé le moyen d'avoir ces troupeaux. Mentor conseilla à Idoménée de faire avec les Peucètes, peuples voisins, un échange de toutes les choses superflues qu'on ne voulait pas souffrir dans Salente, avec ces troupeaux qui manquaient aux Salentins.

-FÉNELON, Télémaque, liv. 13.

JANUARY, 1861.

Examiners-C. CASSAL, Esq., and A. ROCHE, Esq.

Translate into English:—

A. Entre tous les mortels qui avaient été aimés des dieux, nul ne leur avait été plus cher que Nestor; ils avaient versé sur lui leurs dons les plus précieux, la sagesse, la profonde connaissance des hommes, une éloquence douce et insinuante. Tous les Grecs l'écoutaient avec admiration; et dans une extrême vieillesse, il avait un pouvoir absolu sur les cœurs et sur les esprits. Les dieux, avant la fin de ses jours, voulurent lui accorder encore une faveur, qui fut de voir naître un fils de Pisistrate. Quand il vint au monde, Nestor le prit sur ses genoux ; et levant les yeux au ciel: "O Pallas !" dit-il, "vous avez comblé la mesure de vos bienfaits; je n'ai plus rien à souhaiter sur la terre, sinon que vous remplissiez de votre esprit l'enfant que vous m'avez fait voir. Vous ajouterez, j'en toutes celles que j'ai

suis sûr, puissante déesse, cette faveur à

reçues de vous. Je ne demande point de voir le temps où

mes vœux seront exaucés, la terre m'a porté trop longtemps; coupez, fille de Jupiter, le fil de mes jours." Ayant prononcé ces mots, un doux sommeil se répand sur ses yeux: il fut uni avec celui de la mort; et, sans effort, sans douleur, son âme quitta son corps glacé et presque anéanti par trois âges d'homme qu'il avait vécu.-FÉNELON.

B. Pierre le Grand quitta la Russie en 1698, n'ayant encore régné que deux années, et alla en Hollande déguisé sous un nom vulgaire. Arrivé à Amsterdam, inscrit dans le rôle des charpentiers de l'amirauté des Indes, il y travaillait dans le chantier comme les autres charpentiers. Dans les intervalles de son travail, il apprenait les parties des mathématiques qui peuvent être utiles à un prince, les fortifications, la navigation, l'art de lever les plans. Il entrait dans la boutique des ouvriers, examinait toutes les manufactures; rien n'échappait à ses observations. De là il passa en Angleterre, où il se perfectionna dans la science de la construction des vaisseaux: il repassa en Hollande et vit tout ce qui pouvait tourner à l'avantage de son pays. Enfin, après deux ans de voyages et de travaux auxquels nul autre homme que lui n'eût voulu se soumettre, il reparut en Russie amenant avec lui les arts de l'Europe. Des artisans de toute espèce l'y suivirent en foule. On vit pour la première fois de grands vaisseaux russes sur la mer noire, dans la Baltique, et dans l'océan.-VOLTAIRE.

C. Grammatical Questions on the above passages.

1. VERBS.-Voulurent, voir, vint, prit, fait, reçues, vécu, alla, reparut. Write down the second person singular future, and the first person plural conditional, of each of these verbs.

Voulurent, voir, naître, vint, prit, levant, dit, fait, reçues, prononcé, répand, vécu, régné, alla, inscrit, peuvent, reparut. Write down the second person singular, present subjunctive, and the third person plural imperfect subjunctive, besides the participle past of each of these verbs.

2. GENDERS.-Admiration, cœur, esprit, genoux, vœux, douleur, âme, âges, années, Hollande, amirauté, intervalles, mathématiques, Europe, foule. Of what gender is each of these nouns ?

State, according to what rule or rules pouvoir, ciel, temps, sommeil, are masculine, and sagesse, connaissance, fin, faveur, mesure, terre, mort, Russie, fois, are feminine.

3. Give the plural form of faveur, ciel, fils, fil, corps; the singular of précieux, yeux, genoux, vœux, vaisseaux; the feminine singular of mortels, nul, cher, précieux, Grec, vieux.

4. Form adverbs with the following adjectives:-Mortel, précieux, extrême, absolu, puissant, doux, nouveau.

D. Translate into English :

Don Juan. Et votre petite fille Claudine, comment se porte-t-elle ?

M. Dimanche. Le mieux du monde.

Don Juan. La jolie petite fille que c'est ! je l'aime de tout

mon cœur.

M. Dimanche. C'est trop d'honneur que vous lui faites, monsieur.

Don Juan. Et le petit Colin, fait-il toujours du bruit avec son tambour?

M. Dimanche. Toujours de même.

Don Juan. Et votre petit chien ?

-MOLIÈRE

JULY, 1861.

Examiners-C. CASSAL, Esq., and A. ROCHE, Esq.

A. Translate into English:

Harpagon. Mais, Frosine, as-tu entretenu la mère touchant le bien qu'elle peut donner à sa fille? Lui as-tu dit qu'il fallait qu'elle s'aidât un peu, qu'elle fît quelque effort, qu'elle se saignât pour une occasion comme celle-ci? Car encore n'épouse-t-on point une fille sans qu'elle apporte quelque chose.

Frosine. Comment! c'est une fille qui vous apportera douze mille livres de rente.

Harpagon. Douze mille livres de rente?

Frosine. Oui. Premièrement, elle est nourrie et élevée dans une grande épargne de bouche: c'est une fille accoutumée à vivre de salade, de lait, de fromage et de pommes, et à laquelle, par conséquent, il ne faudra ni table bien servie, ni consommés exquis, ni les autres délicatesses qu'il faudrait pour une autre femme; et cela ne va pas à si peu de chose qu'il ne monte bien tous les ans à trois mille francs pour le moins. Outre cela, elle n'est curieuse que d'une propreté fort simple, et n'aime point les superbes habits, ni les riches bijoux, ni les meubles somptueux, où donnent ses pareilles avec tant de chaleur; et cet article-là vaut plus de quatre mille livres par an. De plus, elle a une aversion horrible pour le jeu, ce qui n'est pas commun aux femmes d'aujourd'hui ; et j'en sais une de nos quartiers qui a perdu vingt mille francs cette année. Mais n'en prenons rien que le quart. Cinq mille francs au jeu par an, quatre mille francs en habits et bijoux, cela fait neuf mille livres ; et mille écus que nous mettons pour la nourriture, ne voilà-t-il pas, par année, vos douze mille francs bien comptés ?--MOLIÈRE, L'Avare.

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