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Lui fervoit d'autant mieux d'armure,
Qu'il ne craignoit que meurtriffure.
Ses chauffes avoient bien fervi
'Autrefois fous le Roi Henri, (42)
Devant Boulogne, & l'on veut dire
Qu'elles étoient à ce gros Sire.
La doublure étoit maint lopin
De pain, de fromage, ou boudin,
Mets propre au Guerrier intrépide,
qui toujours de fang eft avide;
Car il fe plaifoit à loger
Dans fa culotte fon manger.
Cette culotte étoit fort grande,
Et tenoit beaucoup de viande,
Qui mainte fouris attiroit,
Pour fourager en cet endroit;
Et quand la main faifoit l'approche
Du magazin de chaque poche,
C'étoit du fang qu'il en coutoit
A quelque doigt qu'elle mordoit;
Se défendant en petit Diable
Tant que la place étoit tenable.

Quoiqu'un grave auteur foit garant,

Que jadis Chevalier errant

Ne fçavoit ni manger, ni boire; (43) Puifque, pour aller à la Gloire,

Because when thorough Defarts vaft
And Regions defolate they paft,
Where Belly-Timber above Ground,
Or under, was not to be found,
Unleff they graz'd, there's not one Word
Of their Provifion on Record:

Which made fome confidently write,

They had no Stomachs, but to fight】

'Tis falfe: for Arthur wore in Hall
Round Table like a Farthingal,

On which, with Shirt pull'd out behind,
And eke before, his good Knights din'd.
Tho' 'twas no Table, some suppose,
But a huge Pair of round Trunk Hose :
In which he carry'd as much Meat,
As he and all the Knights cou'd eat,
When laying by their Swords and Truncheons
They took their Breakfafts, or their Nuncheons.
But let it paff at present, lest
We shou'd forget where we digreft,
As Learned Authors use, to whom
We leave it, and to th' Purpofe come.

Par vaftes déferts il paffoit,

Où pain, ni pâte, il ne trouvoit,

(A moins qu'il ne se mît en tête
De brouter l'herbe avec la bête)
Ces Meffieurs n'ayant d'appétit
Que de fe battre, à ce qu'il dit;
La méprise me paroît lourde,
Ou bien il faut traiter de bourde
Tout ce qu'ont dit du Grand Arthus, (44)
Ceux qui célèbrent ses vertus ;
Sçavoir qu'il portoit dans fa falle
La table ronde en Fardingalle,
Qui n'étoit, par bien des raisons,
Qu'une culotte à grands canons,
Où la nappe fe trouvoit mife,
Quand il en fortoit sa chemise.
Et tous fes Chevaliers dînoient
De ce que ces chauffes tenoient,
Quand ils quittoient, pour se refaire
Bouclier, cafque, & cimeterre.

Mais revenons à mon Héros,
Crainte, par de plus longs propos,
D'oublier net où nous en fommes,
Comme il arrive à fçavans hommes.

BY

His puiffant Sword unto his fide, Near his undaunted Heart, was ty'd; With Basket-hilt, that wou'd hold Broth, And ferve for Fight and Dinner both.

In it he melted Lead for Bullets,
To shoot at Foes, and fometimes Pullers;
To whom he bore fo fell a Grutch,
He ne'er gave Quarter t'any fuch.

The trenchant Blade, Toledo trusty,
For want of Fighting was grown rusty,
And ate into it felf, for lack
Of fome Body to hew and hack.
The peaceful Scabbard where it dwelt,
The Rancour of its Edge had felt:
For of the lower End two Handful
It had devoured, 'twas fo Manful,
And fo much fcorn'd to lurk in Cafe,
As if it durft not show its Face.

A gauche, & près de fon grand cœur,
Pendoit fon fabre de longueur;
La garde utile, ainsi que belle,
Etoit faite comme une écuelle;
Servoit de plus d'une façon,
A parer coups d'Eftramaçon,
Et tenir bouillon ou potage,
Quand il étoit dans son ménage.
Il y fondoit tous les boulets
Pour ennemis, ou bien poulets;
Pour qui fa haine étoit fi forte,
Que contre tous ceux de leur forte,
On prétend que le Chevalier
Se battoit toujours fans quartier.
La lame à Tolede forgée, (45)
Faute d'efcrime, étoit rouillée
Et fe mangeoit de désespoir
De ce qu'on gênoit son pouvoir.
Le paifible fourreau, fa cage,
Se reffentoit de cette rage;
Car elle en avoit dévoré

Plus de fix pouces d'un côté,
Dédaignant, en retraite obscure,
De cacher ainsi sa figure;

Et

par fecouffe & plus d'un tour Elle s'étoit enfin fait jour.

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