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Alle tha wepmen

At heore mete seten

Sundi bi heom seolven;
That heom thuhte weldon.

And alswa tha wifmen

Heore iwune hafden.

TEXTE DE ROBERT DE GLOCESTER.

The king was to his palace, tho the service was y-do, Y-lad with his menye, and the queen to hers also. For hii held the old usages, that men with men were By hem selve, and women by hem selve also there.

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Quelques années avant l'apparition de ces différentes traductions, vers 1220, un auteur, dont le nom est resté tout à fait inconnu, publiait en anglo-saxon le pays de Cokaine (Cokaygne), composition satirique, imitée d'un genre fort à la mode alors dans la France septentrionale, chez les Trouvères; l'auteur attaque avec force les abus du temps, et particulièrement ceux de la puissance ecclésiastique; on trouve chez lui une moquerie et une verve qui font quelquefois pressentir Swift, le spirituel auteur du Tonneau, le Rabelais anglais. Le succès de l'ouvrage en fit naître plusieurs du même genre, tels que la vision de Pierce Ploughman, et le Credo; ce poëme est un monument important pour la langue, en ce que, d'abord, il est d'un anglais plus pur, plus primitif que celui de Chaucer, c'est-à-dire moins mélangé; de plus, il a conservé l'allitération, caractère distinctif de la poésie anglo-saxonne. Le poëte suppose que William, un des personnages du poëme, s'endort sur les monts Malvern, et qu'il y a en songe une suite de visions. C'est pour l'auteur l'occasion de tableaux satiriques, où il montre la corruption de la société. Sous le nom de Pierce Ploughman, le prêtre Robert Langlande ou Langland, auteur de cette satire, attaque avec vigueur les ridicules et les défauts de ses confrères.

Cet ouvrage peut être regardé comme un long traité de morale et de religion. Plein de bon sens et de piété, il est encore semé d'incidents qui en rendent la lecture intéressante; il offre aussi de fort beaux morceaux de poésie descriptive; animé de l'amour de la vérité, l'auteur s'élève quelquefois jusqu'à l'éloquence, surtout quand il dénonce l'hypocrisie et l'imposture. Milton paraît l'avoir

imité dans sa sublime description de la Léproserie, de son Paradis perdu (chap. XI). Les visions de Ploughman n'étaient pas le premier essai dans ce genre; déjà, avant lui, sous le règne d'Édouard II, Adam Davie avait, mais sans succès, abordé ce sujet. Nous donnons un fragment des poèmes de Ploughman, moins comme appréciation littéraire, que comme échantillon de l'anglais de cette époque; ce sont quelques conseils pratiques et simples, comme on en trouve fréquemment dans ce livre.

TEXTE DE ROBERT LANGLANDE.

I wot well, quoth Hunger, what sickness you aileth :
Ye have manged over much; and that maketh you groan.
And I hote thee, quoth Hunger, as thou thy heal willest,
That thou drink no day ere thou dine somewhat.

Eat not, I hote thee, ere Hunger thee take

And send thee of his sauce to saviour with thy lips:
And keep some'till supper-time, and sit not too long,
And rise up ere appetite have eaten his fill.

TRADUCTION.

Je sais bien, dit la Faim, quelle maladie vous tourmente; vous avez mangé avec excès, voilà la cause de vos gémissements. Si vous tenez à votre santé, je vous conseille de ne jamais boire avant le dîner, de ne pas manger avant de sentir l'aiguillon de la faim, qui sur vos lèvres aura l'effet d'un piquant assaisonnement. Réservez une partie de votre dîner pour le souper, ne restez pas trop longtemps à table, et surtout levez-vous avant d'avoir entièrement satisfait votre appétit.

Ami et disciple de Wickliffe, Langlande seconde ses at

taques contre le clergé; Wickliffe, de son côté, contribuait à fixer la langue par sa traduction de la Bible et par plusieurs autres traités théologiques, en même temps qu'il préparait les voies aux idées de Jean Huss et de Luther, c'est-à-dire, à la Réforme du XVIe siècle, dont il fut le promoteur. Sa traduction doit être appréciée pour les services qu'elle rendit à la langue anglaise, mais elle n'est, toutefois, qu'une pâle imitation de la traduction latine, dont elle est loin souvent d'égaler la hardiesse et la richesse.

Il faut rapporter à la même époque les récits merveilleux des voyages de John de Mandeville; cette relation, quoique mêlée de beaucoup de fables (comme celle de l'Oiseau de Madagascar emportant des éléphants à travers les airs), est curieuse à consulter pour la géographie et l'histoire de l'Asie, que le voyageur avait parcourue pendant 34 années; mais elle est faible sous le rapport du style.

L'ouvrage de Mandeville, composé primitivement en latin, fut traduit par lui en français et en anglais, afin, dit-il, que tout homme de sa nation pût le comprendre.

Comme modèle de prose anglaise, nous donnons ici le Magnificat de Wickliffe; dans la période suivante, nous verrons celui de Tyndale, et nous pourrons ainsi comparer les progrès de la langue.

And Marye seyde, My soul magnifieth the Lord,

And my spiryt hath gladid in God myn helthe.

For he hath behulden the mekenesse of his handmayden : for lo for this alle generatiouns schulen seye that I am blessiḍ. For he that is mighti hath don to me grete thingis, and his name is holy.

And his mercy is fro kyndrede into kyndredis to men that dreden him.

He hath made myght in is arm, he scatteride proude men with the thoughte of his herte.

He sette doun myghty men fro seete, and enhaunside meke

men.

He bath fulfillid hungry men with goodis, and he has left riche men voide.

He heuynge mynde of his mercy took up Israel his child.

As he hath spokun to oure fadris, to Abraham, and to his seed into worlds.

TRADUCTION.

Et Marie dit: Mon âme glorifie le Seigneur, et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon sauveur;

Parce qu'il a regardé la bassesse de sa servante, et désormais toutes les générations diront que je suis bénie.

Car celui qui est tout-puissant a fait en moi de grandes choses, et son nom est saint.

Sa miséricorde se répand d'âge en âge sur les hommes qui le craignent.

Il a déployé la force de son bras, il a renversé les superbes et détruit leurs desseins.

Il a fait descendre les puissants de leur trône, et il a élevé les faibles; il a comblé de biens ceux qui étaient affamés, et il a renvoyé vides et pauvres ceux qui étaient riches.

Il a pris sous sa protection Israël son serviteur, selon sa promesse à nos pères, à Abraham et à sa postérité, à tout jamais.

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