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gnard libre et indompté, un hardi braconnier, qui remplit la contrée du bruit de ses exploits; pour droit il a sa force, pour armes ses flèches et son arc, et avec cela il lutte, souvent avec succès, contre les gens du roi et les riches bourgeois.

When shaws beene sheene, and shradds full fayre,

And leaves both large and longe,

Itt is merrye walkyng in the fayre forrèst

To heare the small birdes songe.

Quand le taillis est brillant et le gazon beau, et les feuilles larges et longues, il est agréable, en se promenant dans une belle forêt, d'entendre le gazouillement des petits oiseaux.

The woodweele sang, and wold not cease,

Sitting upon the spraye,

Soe lowde, he wakened Robin Hood,

In the greenwood where he lay.

Le merle chantait sans cesse, perché sur une branche, et si fort qu'il réveilla Robin Hood dans le taillis où il était couché.

« Par ma foi, dit le gentil Robin, j'ai fait un rêve cette nuit : j'ai rêvé de deux robustes bourgeois qui luttaient énergique

ment avec moi.

» Il m'a semblé qu'ils me maltraitaient, et me liaient et m'enlevaient mon arc. Si je suis Robin en vie sur cette terre, je me vengerai d'eux.

>> Les rêves sont légers, maître, dit Jean (1), comme le vent qui souffle sur la colline; quelle qu'ait été la violence du vent cette nuit, demain il peut ne plus souffler. »

Alors, Robin éveille ses gens et marche avec eux à

(1) Petit-Jean, son lieutenant.

une expédition; bientôt, apercevant un robuste bourgeois (Yeoman), il embusque ses hommes derrière un taillis, et marche droit à lui.

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«< Bonjour, bon compagnon, dit le gentil Robin.

- Bonjour, bon compagnon, dit le Yeoman, il me semble, par cet arc que tu tiens dans ta main, que tu dois être un bon archer.

J'ai perdu mon chemin et ma matinée, dit le Yeoman.

Je te conduirai à travers le bois, dit Robin; bon compagnon, je serai ton guide.

Je cherche un outlaw, dit l'étranger'; on l'appelle Robin Hood j'aimerais mieux trouver ce fier outlaw, que quarante bonnes livres sterling.

Viens maintenant, viens avec moi, vigoureux bourgeois, et tu verras bientôt Robin. Mais d'abord amusons-nous un peu sous ces arbres verts.

- Voyons d'abord lequel de nous sera le plus fort, dans ce bois. Nous avons chance de rencontrer ici Robin Hood d'un moment à l'autre.

Ils coupèrent deux branches d'épine, qui poussaient sous un buisson, et après les avoir entrelacées, ils les placèrent comme un but pour leurs flèches, à soixante pas de là.

Commence, bon camarade, dit Robin Hood, commence, je t'en prie.-Non, par ma foi, bon camarade, dit l'autre, tu seras mon guide.

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La première fois que Robin tira, il ne manqua le but que de la largeur d'un pouce; le bourgeois était un archer, mais il ne pouvait en faire autant.

Au second coup que tira le Yeoman, il mit dans la guirlande, mais Robin tira beaucoup mieux que lui, car il fendit la branche.

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·Bénédiction sur toi, dit le bourgeois, bon compagnon! si

ton cœur est aussi bon que ta main, tu vaux mieux que Robin Hood.

-

Maintenant, dis-moi ton nom sous les feuilles du bois.

- Non, ma foi, dit le hardi Robin, pas avant que tu m'aies dit le tien.

- Je demeure dans la vallée, dit celui-ci, et j'ai juré de prendre Robin, et quand on m'appelle par mon vrai nom, je suis Guy de Gisborne.

Ma demeure est dans ce bois, dit Robin; je ne fais pas grand cas de toi, je suis Robin Hood de Barnesdale, celui que tu as si longtemps cherché. >>

Celui qui n'aurait été ni leur allié, ni leur parent, aurait eu un beau spectacle, en voyant ces deux hommes se rencontrer avec leurs épées flamboyantes et étincelantes.

En voyant comment ces deux hommes se battirent pendant deux heures d'un jour d'été : et ni Robin Hood ni sir Guy ne voulaient céder le terrain.

Robin, par inattention, trébucha contre une racine; Guy, qui était vif et agile par-dessus tout, lui porta un coup dans le flanc gauche.

Robin Hood se recommanda à Notre-Dame, et se releva aussitôt, il frappa sir Guy d'un coup mortel.

Percy, qui a réuni un grand nombre de ballades, croit que les plus courtes appartiennent généralement aux Ménestrels; que les plus longues, au contraire, ont été composées dans les couvents.

Ces deux genres de composition, les ballades saxonnes d'un côté, les poëmes de chevalerie et les fabliaux de l'autre, représentent parfaitement les deux éléments que nous avions vus dans la formation de la langue, le germain et le français.

Après les ballades, vinrent les traductions des grands

ouvrages des poëtes anglo-normands: le premier essai de ce genre est le Brui de Wace, traduit par Layamon ; son style n'est encore qu'un mélange de saxon et de français, origine de l'anglais proprement dit, qui était alors dans son travail de formation. Layamon, le premier, composa ainsi ce qu'on appelle les chroniques rimées, parmi lesquelles on distingue celle du moine Robert de Glocester, sous Edouard I. Sa chronique en vers alexandrins est du petit nombre des ouvrages anglais de l'époque, qui n'ont pas été puisés à la source des romanciers français; seulement, selon Warton, le mérite poétique en est presque nul; il n'y a ni art, ni imagination; son ouvrage n'est que la prose de Geoffroy de Monmouth, mise en vers, et souvent moins poétique que celle de Geoffroy : le langage n'est pas plus intelligible que celui de la plupart des poëmes normands précédents; les saxonismes y sont même plus fréquents; cela tient, sans doute, à ce que, éloigné de la capitale, le moine de Glocester n'avait pu suivre les progrès de la langue. Robert de Brunne ou Mannyng, à la même époque, traduisit aussi les chroniques de Wace, et les continua depuis Cadwallader jusqu'à Edouard I, d'après une chronique française de Pierre de Langtoft; il traduisit, en outre, le Manuel des Péchés de Robert Grosthead, évêque de Lincoln. C'est un traité sur le décalogue et sur les sept péchés capitaux; le tout enrichi d'histoires et de légendes. Nous donnons ici quelques fragments des traductions de Layamon, de Robert de Glocester et de Robert de Brunne, qu'on pourra comparer avec les morceaux déjà cités de Geoffroy de Monmouth et de Robert Wace; nous les offrons aussi

comme spécimens du langage de l'époque. Layamon a le mérite de traduire plus exactement, et de conserver le rhythme de l'original.

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