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HYMNE

A LA RAISON.

10 FRIMAIRE AN 11 (30 Nov. 1793.)_

AUGUSTE

UGUSTE Compagne du sage,

Détruis des rêves imposteurs;

D'un peuple libre obtiens l'hommage;

Viens le gouverner par

les mœurs.

O Raison, puissante Immortelle!
Pour les humains tu fis la loi!
Avant d'être égaux devant elle,
Ils étaient égaux devant toi.

Inspire à l'active jeunesse
Des exploits l'illustre désir;
Accorde à la sage vieillesse
Un doux et glorieux loisir.

Victimes d'intérêts contraires,

Les humains s'opprimaient entr'eux,

Réunis tous ces peuples frères, Dont les rois ont brisé les nœuds.

Ton éclat, exempt d'imposture, Ressemble à l'éclat d'un beau jour; Ta flamme bienfaisante et pure Rallume les feux de l'amour.

Sur tes pas, austère sagesse,
Amenant l'aimable gaîté,

Des Arts la troupe enchanteresse

Vient couronner la Liberté.

LA REPRISE DE TOULON.

HYMNE.

IO NIVOSE AN II. (30 DEC. 1793.)

TOULON, redevenu français,
N'étend plus ses regards sur une onde captive:
Son roc, purifié par nos justes succès,
Menace Albion fugitive.

Les feux qu'ont allumés des ennemis pervers,
Dirigés contre eux même, ont foudroyé leurs têtes;
Et leurs vaisseaux, tyrans des mers,
Sont poursuivis par les tempêtes.

Il sera partout abattu

Le rival insolent d'un peuple magnanime:
Le Français au combat marche avec la vertu;
L'Anglais y marche avec le crime.

Le pouvoir éternel qui siége au haut des cieux
Du peuple souverain protége le génie;
Et les élémens furieux

S'arment contre la tyrannie.

Anglais, vos serviles vaisseaux,

Teints du sang qui coula sous les remparts de Gènes,
D'une cité française osant souiller les eaux,
Venaient nous apporter des chaînes!

Les nôtres, à Plymouth portant la liberté,
Consoleront la Manche, à des brigands soumise;
Et le jour de la liberté

Luira sur la sombre Tamise.

En vain vous prétendez encor Appesantir sur l'onde un sceptre tyrannique, Rois, ministres, guerriers, vainqueurs avec de l'or, Triomphant par la foi punique!

L'univers se soulève: il remet en nos mains

Le soin de recouvrer le public héritage;

Et les bras des nouveaux Romains

Renverseront l'autre Carthage.

Lève-toi, reprends tes lauriers,

Ceins d'olive et de fleurs ta tête enorgueillie,
Fille de l'Océan, dont les flots nourriciers
Baignent la France et l'Italie!

Sur ton sein généreux porte-nous les trésors
De l'onde adriatique et des mers de Bysance;
Appelle et conduis dans nos ports

Les doux tributs de l'abondance!

Et nous, peuple triomphateur,

Français! notre destin fera le sort du monde: C'est un soleil nouveau, dont l'éclat bienfaiteur Réjouit, anime et féconde.

Tout ressent, tout bénit ses regards pénétrans; Tout suit, en l'invoquant, cet astre tutélaire; Son feu, qui brûle les tyrans,

Nourrit les peuples qu'il éclaire!

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