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tous les grands écrivains y plongent: Sidney Smith par ses sarcasmes contre l'engourdissement du clergé et l'oppression des catholiques; Arnold par ses réclamations contre le monopole religieux du clergé et contre le monopole ecclésiastique des anglicans; Macaulay par son histoire et son panégyrique de la révolution libérale; Thackeray en attaquant la classe noble au profit de la classe moyenne; Dickens en attaquant les dignitaires et les riches au profit des petits et des pauvres; Currer Bell et mistress Browning en défendant l'initiative et l'indépendance des femmes; Stanley et Jowet en introduisant l'exégèse d'outre-Rhin et en précisant la critique biblique; Carlyle en important sous forme anglaise la métaphysique allemande; Stuart Mill en important sous forme anglaise le positivisme français; Tennyson lui-même en étendant sur les beautés de tous les pays et de tous les siècles la protection de son dilettantisme aimable et de ses sympathies poétiques; chacun, selon sa taille et son endroit, enfoncé à des profondeurs différentes, tous retenus à portée du rivage par leurs préoccupations pratiques, tous affermis contre les glissades par leurs préoccupations morales, tous occupés, les uns avec plus d'ardeur, les autres avec plus de défiance, à recevoir ou à faire entrer le flot croissant de la démocratie et la philosophie moderne dans leur constitution et dans leur Église, sans dégât et avec mesure, de façon à ne rien détruire et de façon à tout féconder.

CHAPITRE II.

LORD BYRON.

I. L'homme. Sa famille. Son caractère passionné. - Ses amours précoces. Sa vie excessive.

tant.

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Son caractère mili

Son ma

Sa révolte contre l'opinion. - English Bards and Scottish Reviewers. Ses bravades et ses imprudences. Déchaînement de l'opinion contre lui. Son départ.

riage.

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Sa vie politique en Italie. - Ses tristesses et ses violences.
Ses raisons pour écrire.

II. Le poëte.

Sa façon d'écrire. Comment sa poésie est personnelle. Son goût classique. — En quoi ce goût l'a servi. Childe Harold. Le héros.

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Ses procédés oratoires.

mélodramatiques. Vérité des paysages.

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sentiments. Peinture des émotions tristes et extrêmes.

Idée régnante de la mort et du désespoir. Mazeppa, le Prisonnier de Chillon, le Siége de Corinthe, le Corsaire, Lara. Analogie de cette conception avec celles de l'Edda et de Shakspeare. Les Ténèbres.

IV. Manfred. Comparaison du Manfred de Byron, et du Faust de Goethe. Conception de la légende et de la vie dans Goethe. Caractère symbolique et philosophique de son épopée. En quoi Byron lui est inférieur. En quoi Byron lui est supérieur. Conception du caractère et de l'action dans Byron. Caractère dramatique de son poëme.

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entre le poëte de l'univers et le poëte de la personne.

V. Scandale en Angleterre. La contrainte et l'hypocrisie des

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- Comment et selon quelle loi varient les conceptions morales. La vie et la morale méridionales, Beppo. - Don

Juan.

Transformation du talent et du style de Byron.

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Peinture de la beauté et du bonheur sensible. - Haydée. Comment il combat le cant britannique. Comment il combat l'hypocrisie humaine. Idée de l'homme. Idée de la femme. - Dona Julia. - Le Naufrage. La prise d'Ismaël. - Naturel et variété de son style. - Excès et fatigue de sa verve. - Son Son départ pour la Grèce et sa mort.

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La ré

théâtre. VI. Position de Byron dans son siècle. La maladie du siècle. Les diverses conceptions du bonheur et de la vie. La réponse des sciences. Conception moderne de la nature.

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ponse des lettres.

futur de la raison.

Équilibre

I

Si jamais il y eut une âme violente et follement sensible, mais incapable de se déprendre d'elle-même, toujours bouleversée, mais dans une enceinte fermée, prédestinée par sa fougue native à la poésie, mais limitée par ses barrières naturelles à une seule espèce de poésie, c'est celle-là.

Cette promptitude aux émotions extrêmes était chez lui un legs de famille et un effet d'éducation. Son grand-oncle, sorte de maniaque emporté et misanthrope, avait tué dans un duel de taverne, à la clarté d'une chandelle, M. Chaworth, son parent, et avait passé en jugement devant la chambre des lords. Son père, viveur et brutal, avait enlevé la femme de lord Carmarthen, ruiné et maltraité miss Gordon, sa seconde femme, et, après avoir vécu comme un fou et comme un malhonnête homme, était allé, emportant le dernier argent de sa famille,

mourir sur le continent. Sa mère, dans ses moments de fureur, déchirait ses chapeaux et ses robes. Quand mourut son triste mari, elle manqua perdre la raison, et on entendait ses cris dans la rue. Quelle enfance Byron mena dans l'antre de « cette lionne, » dans quelles tempêtes d'insultes entrecoupées d'attendrissements il vécut lui-même, aussi passionné et plus amer, c'est ce qu'un long récit pourrait seul dire. Elle courait après lui, l'appelait gamin boiteux, vociférait et lui lançait à la tête la pelle à feu et les pincettes. Il se taisait, saluait et n'en sentait pas moins l'outrage. Un jour qu'il était «< dans « une de ses rages silencieuses,» il fallut lui arracher de la main un couteau qu'il avait pris sur la table et que déjà il portait à sa poitrine. Une autre fois la querelle fut si terrible que le fils et la mère, chacun séparément, s'en allèrent chez le pharmacien pour « savoir si l'autre n'était point venu chercher « du poison pour se détruire, et pour avertir le <«< marchand de ne point lui en vendre. » Quand il alla aux écoles, « ses amitiés, dit-il lui-même, fu<< rent des passions'. » Bien des années après, il n'entendait point prononcer le nom de Clare, un de ses anciens camarades, « sans un battement de « cœur. » Vingt fois pour ses amis il se mit dans l'embarras, offrant son temps, sa plume, sa bourse. Un jour, à Harrow, un grand brimait son cher Peel,

1. My school-friendships were with me passions (for I was always violent). I never hear the word Clare (Lord Clare) without the beating of the heart, even now.

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et, le trouvant récalcitrant, lui donnait une bastonnade sur la partie charnue du bras, qu'il avait tordu afin de le rendre plus sensible. Byron, trop petit et ne pouvant combattre le bourreau, s'approcha de lui rouge de fureur, les larmes aux yeux, et d'une voix tremblante demanda combien il voulait donner de coups. « Qu'est-ce que cela te fait, petit drôle? C'est que, s'il vous plaît, dit Byron en tendant «< son bras, j'en voudrais recevoir la moitié1. » La générosité surabondait chez lui comme le reste.

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Jamais, dit quelqu'un qui le connut intimement « dans sa jeunesse, il ne rencontrait un malheureux << sans le secourir2. » Plus tard, en Italie, sur cent mille francs qu'il dépensait, il en donnait vingtcinq mille. Les sources vives dans ce cœur étaient trop pleines et dégorgeaient impétueusement le bien, le mal au moindre choc. A huit ans, comme Dante, il devint amoureux d'une enfant nommée Mary Duff. « N'est-ce pas étrange, écrivait-il dix-sept ans plus « tard, que j'aie été si entièrement, si éperdument épris de cette enfant à un âge où je ne pouvais point << ressentir l'amour, ni savoir le sens de ce mot?... « Je me rappelle tout ce que nous nous disions l'un «< à l'autre, nos caresses, ses traits; je n'avais plus « de repos, je ne pouvais dormir.... Mon angoisse, <«< mon amour étaient si violents, que parfois je me « demande si j'ai eu depuis un autre attachement

"

1. « Because, if you please,» said Byron holding out his arm, I would take half. »

2. Moore, tom. I, 121, année 1807.

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