M. Où diantre eft cette fille? D. A Quimperco rentin. M. A Quimp... D. Oh! ce n'est pas un bonheur en idée Celui-ci; l'éfperance est saine et bien - fondée, La Bretonne adorable a pris goût à mes vers. Et nous nous encenfons, tous les mois, l'un et l'autre, quoi bon? M. Et vous l'épouferiez? D. Sans doute; pourquoi non? M. Et fi c'étoit un monftre? D. Oh, tais-toi, tu m'excedes. Les perfonnes d'efprit font-elles jamais laides? M. Oui, mais répondra-t-elle à votre folle ardeur? D. Tiens, lis dans celui-ci que tu viens d'ap porter, Mondor. (lit.) SONNET de Mademoiselle Mériadec de Kerfic de Quimper en Bretagne à Monfieur D. Ton efprit ailément perce à travers ces voiles, Si ma Lyre, de myrthe et de palmes ornée, Ne confacre les noeuds d'un fi rare Hymenée. M. M. Je refpecte, Monfieur, un fi noble transport. D. J'entens. M. Suivez, lorgnez, obfédez fa per- Croyez voir, et voyez, en elle la Bretonne--. D. C'eft bien dit. Cette idée échauffant mes N'en portera qué plus de feu dans mes écrits. L'Objet qu'on idolâtre, et que l'on ne voit pas. M. Quelle tête! Il faut bien le prendre comme! il eft. Voyons ce qui naîtra de ce jeu qui lui plait. Frau von Graffigny. Françoise d'apponcourt de Graffigny, geb. zu Nańcy 1696, gest. zu Paris 1758, hat sich als Schriftstellerin vors nehmlich durch ihre so reizenden und gefühlvollen Lettres Peruviennes berühmt gemacht; und in der rührenden Gats tung des Lustspiels behauptet ihre Cénie einen sehr ehrenvok len Rang. Ihr zweites Schauspiel gleicher Art, La Fille Ariftide, verdient und erhielt weit weniger Beifall. Zwet von ihr hinterlassene Stücke, Ziman et Zénife, und Phaza, jedes in Einem Akiè, kamen zu Paris, 1770. 8. heraus. Cherrier, in feinem Obfervateur des Spectacles, und der Berfaffer des Colporteur, sprechen der Frau von Graffigný die Verfertigung dieses Schauspiels ab, und erklären es für eine Arbeit des Abts Voisenon; aber ohne hinlängliche, Gründe *). Es ist mit ungemeiner Feinheit des Geschmacks und der Empfindung geschrieben, und reich an schönen Zügen. Im Ganzen stimmt die Handlung und die Grups pirung der Hauptcharaktere mit Fielding's Com Jones überein. Was dort Blifil ist, eben der tückische Heuchter und heimliche Verfolger seines Bruders, ist hier Mericourty der, da er die Liebe der Cenie umsonst zu gewinnen sucht, ihr entdeckt, daß sie nicht, wie sie glaubt, Dorimond's Tochter sey, und daß ihre verstorbene Mutter einen Brief an diesen ihren Gemahl seinen Hånden anvertraue, der diese Entdeckung enthalte. Cenie gerath war hierüber in die größte Verlegenheit, beharrt aber bei ihrem Entschlusse, Mez ricourt's Anträge auszuschlagen. Nach einigen Scenen lässt Dorimond, in der dritten des vierten Akts, den 177es ricourt kommen, um in Gegenwart der Cenie und ihrer Erziehes *) S. darüber Lessing's Hamb. Dramaturgie, St. LIIL Erzieherin, der Grphise, den ganzen Zusammenhang jener Entdeckung zu entwickeln CENIE. ORPHÍSE. DORIMOND. MERICOURT. Dorimond. Approchez; venez, s'il fe peut, détruire le foupçon d'un forfait dont je ne fçaurois vous croire le complice. Mericourt. Moi, Monfieur! Dor. Qu'est-ce qu'une prétendue lettre de Mé liffe, qui vous rendroit auffi coupable qu'elle? Si vous pouvez vous justifier, ne tardez pas. Mer. Pour me juftifier, il faudroit fçavoir, de quoi l'on m'accufe. Dor. Je vous l'ai dit: on parle d'une lettre de Meliffe, qui renferme un myftere odieux. Si vous avez des preuves du contraire, ne balancez pas à les mettre au jour. Mer. Qui peut être affez hardi, pour porter jusqu'à vous -- Cénie. Moi, Monfieur: la verité fera toujours na loi. Dor. Voyez donc ce que vous pouvez opposer à cette accufation: parlez. Mer. Oui, je parlerai: je ne faurois trop tôt punir l'ingrate, qui veut vous donner la inort. Apprenez donc qu'elle n'est point votre fille; Méliffe preflée dé ses rémords, rend dans cette lettre un témoignage authentique de la verité. Dor. (après avoir lû bas.) Qu'ai-je lù? Se peut-il que tant d'horreurs -- Cruelle Méliffe! que vous avois-je fait pour ime jetter dans l'erreur, ou pour m'en tirer? ma mort sera le prix de vos forfaits! Mer, Elle a craint de perdre votre tendresse.. Dor Dor. Avec quelle perfidie, en m'accablant de carelles, elle excitoit en moi un amour paternel, helas! trop bien fondé!- Mon coeur le déchire à ce cruel fouvenir.... Cénie, Monfieur, calmez votre douleur. Dor. Et vous, malheureux, qui me gardez depuis, fix mois ce funeste dépôt, quelles raisons vous y engageoient? Mer. En vous découvrant cette trifte vérité, c'étoit, je l'ai prévu, vous porter le coup mortel. Plufot que de m'y réfoudre, vous fçavez à quoi je m'étois réduit. J'époufois une inconnue fans aveu, fans parens. Que n'aurois-je pas facrifié, pour vous conserver une erreur, qui vous étoit chère? Dor. El pourquoi donc m'en tirer? pourquoi fe fervir de ces cruelles armes pour perdre Cénie, ou pour l'engager dans un hymen qu'elle abhorre? Méricourt, ton coeur le dévoile-- Brifons là-deffus. Tu ne goûteras pas le fruit de ta trahifon. Cénie, je vous adopte. Mer. Qu'entends-je? Cénie. Moi! je férois toujours votre fille!- Monfieur Ah! modérez vos bontés; je ne fuis pas digne de cet honneur. Dor. Tu es digne de mon coeur, tu es digne de ma tendrelle! Ma chere enfant, rentre dans tous tes droits. Cénie. Non, Monfieur; votre gloire m'eft plus chere que mon bonheur. Souffrez qu'une retraite enfeveliffe avec moi l'ignorance où je fuis des malheureux a qui je dois la vie. Dor. Tes parens font des infortunés. Eh bien! ils n'en font que us efpectables. Que nos chagrins difparoiffent. Madame, tout ceci m'ouvre les yeux 1 fur |