Графични страници
PDF файл
ePub
[ocr errors][ocr errors]

M. Où diantre eft cette fille? D. A Quimperco

rentin.

M. A Quimp... D. Oh! ce n'est pas un bonheur en idée

Celui-ci; l'éfperance est saine et bien - fondée,

La Bretonne adorable a pris goût à mes vers.
Douze fois l'an fa plume en instruit l'Univers;
Elle a douze fois l'an réponse de la nôtre;

Et nous nous encenfons, tous les mois, l'un et l'autre,
M. Où vous êtes-vous vù? D. Nulle part; à

quoi bon?

M. Et vous l'épouferiez? D. Sans doute; pourquoi non?

M. Et fi c'étoit un monftre? D. Oh, tais-toi, tu m'excedes.

Les perfonnes d'efprit font-elles jamais laides?

M. Oui, mais répondra-t-elle à votre folle ardeur?
D. Je suis assez instruit par notre Ambassadeur,
M. Et quel eft l'Intriguant d'une telle avanture?
D. Le Mellager des Dieux lui-même; le Mercure.
M. Oh, oh, bel entrepôt, vraiment, pour co-
quetter!

D. Tiens, lis dans celui-ci que tu viens d'ap

porter,

Mondor. (lit.) SONNET de Mademoiselle Mériadec

de Kerfic de Quimper en Bretagne à Monfieur
cinq étoiles...

D. Ton efprit ailément perce à travers ces voiles,
Et voit bien que c'eft moi qui fuis les cinq étoiles.
Oui! qu'à jamais pour moi, belle Mériadec!
Pégale foit rétif et Hippocrène à sec,

Si ma Lyre, de myrthe et de palmes ornée,

Ne confacre les noeuds d'un fi rare Hymenée.

M.

[ocr errors]

M. Je refpecte, Monfieur, un fi noble transport.
Qui vous chicaneroit davantage, auroit tort.
Mais prenez un confeil. Votre esprit s'extenüe,
A fe forger les traits d'une Femme inconnüe.
Peignez-vous celle-ci, fous quelque objet présent.
Lucile a, par exemple, un vifage aufant---

D. J'entens. M. Suivez, lorgnez, obfédez fa per-
fonné.

Croyez voir, et voyez, en elle la Bretonne--.

D. C'eft bien dit. Cette idée échauffant mes
efprits,

N'en portera qué plus de feu dans mes écrits.
Le bon fens du maraud quelquefois m'épouvante.
M. Molière, avec raifon, confultoit la Servante.
D. On le peint dans l'objet préfent et plein d'ap
pas,

L'Objet qu'on idolâtre, et que l'on ne voit pas.
Auffi- bien transporté du bonheur de ma flaine
Dejà dans mon cerveau roule un Epithalame,
Que, devant qu'il foit peu, je prétens mettre au net,
Et donner au Mercure en paîment du Sonnet.
Muse! évertuons-nous; ayons les yeux fans ceffe
Sur l'Aftre qui fait naître en ces lieux la tendresse;
Cherche, en le contemplant, matière à tes crayons.
Et que ton feu divin s'allume à fes rayons!
Que cette folitude eft pailible et touchante!
J'y veux relire encor le Sonnet qui m'enchante.
(Il va s'affeoir à l'écart.)

M. Quelle tête! Il faut bien le prendre comme!

il eft.

Voyons ce qui naîtra de ce jeu qui lui plait.
L'affiduité peut, Lucile étant jolie,
Lui faire de Quimper abjurer la folie.

[ocr errors][merged small]

Frau von Graffigny.

Françoise d'apponcourt de Graffigny, geb. zu Nańcy 1696, gest. zu Paris 1758, hat sich als Schriftstellerin vors nehmlich durch ihre so reizenden und gefühlvollen Lettres Peruviennes berühmt gemacht; und in der rührenden Gats tung des Lustspiels behauptet ihre Cénie einen sehr ehrenvok len Rang. Ihr zweites Schauspiel gleicher Art, La Fille Ariftide, verdient und erhielt weit weniger Beifall. Zwet von ihr hinterlassene Stücke, Ziman et Zénife, und Phaza, jedes in Einem Akiè, kamen zu Paris, 1770. 8. heraus. Cherrier, in feinem Obfervateur des Spectacles, und der Berfaffer des Colporteur, sprechen der Frau von Graffigný die Verfertigung dieses Schauspiels ab, und erklären es für eine Arbeit des Abts Voisenon; aber ohne hinlängliche, Gründe *). Es ist mit ungemeiner Feinheit des Geschmacks und der Empfindung geschrieben, und reich an schönen Zügen. Im Ganzen stimmt die Handlung und die Grups pirung der Hauptcharaktere mit Fielding's Com Jones überein. Was dort Blifil ist, eben der tückische Heuchter und heimliche Verfolger seines Bruders, ist hier Mericourty der, da er die Liebe der Cenie umsonst zu gewinnen sucht, ihr entdeckt, daß sie nicht, wie sie glaubt, Dorimond's Tochter sey, und daß ihre verstorbene Mutter einen Brief an diesen ihren Gemahl seinen Hånden anvertraue, der diese Entdeckung enthalte. Cenie gerath war hierüber in die größte Verlegenheit, beharrt aber bei ihrem Entschlusse, Mez ricourt's Anträge auszuschlagen. Nach einigen Scenen lässt Dorimond, in der dritten des vierten Akts, den 177es ricourt kommen, um in Gegenwart der Cenie und ihrer Erziehes

*) S. darüber Lessing's Hamb. Dramaturgie, St. LIIL

[ocr errors]

Erzieherin, der Grphise, den ganzen Zusammenhang jener Entdeckung zu entwickeln

CENIE. ORPHÍSE. DORIMOND. MERICOURT. Dorimond. Approchez; venez, s'il fe peut, détruire le foupçon d'un forfait dont je ne fçaurois vous croire le complice.

Mericourt. Moi, Monfieur!

Dor. Qu'est-ce qu'une prétendue lettre de Mé liffe, qui vous rendroit auffi coupable qu'elle? Si vous pouvez vous justifier, ne tardez

pas.

Mer. Pour me juftifier, il faudroit fçavoir, de quoi l'on m'accufe.

Dor. Je vous l'ai dit: on parle d'une lettre de Meliffe, qui renferme un myftere odieux. Si vous avez des preuves du contraire, ne balancez pas à les mettre au jour.

Mer. Qui peut être affez hardi, pour porter jusqu'à vous --

Cénie. Moi, Monfieur: la verité fera toujours na loi.

[ocr errors]

Dor. Voyez donc ce que vous pouvez opposer à cette accufation: parlez.

Mer. Oui, je parlerai: je ne faurois trop tôt punir l'ingrate, qui veut vous donner la inort. Apprenez donc qu'elle n'est point votre fille; Méliffe preflée dé ses rémords, rend dans cette lettre un témoignage authentique de la verité.

Dor. (après avoir lû bas.) Qu'ai-je lù? Se peut-il que tant d'horreurs -- Cruelle Méliffe! que vous avois-je fait pour ime jetter dans l'erreur, ou pour m'en tirer? ma mort sera le prix de vos forfaits!

Mer, Elle a craint de perdre votre tendresse..

Dor

[ocr errors]

Dor. Avec quelle perfidie, en m'accablant de carelles, elle excitoit en moi un amour paternel, helas! trop bien fondé!- Mon coeur le déchire à ce cruel fouvenir....

Cénie, Monfieur, calmez votre douleur.

Dor. Et vous, malheureux, qui me gardez depuis, fix mois ce funeste dépôt, quelles raisons vous y engageoient?

Mer. En vous découvrant cette trifte vérité, c'étoit, je l'ai prévu, vous porter le coup mortel. Plufot que de m'y réfoudre, vous fçavez à quoi je m'étois réduit. J'époufois une inconnue fans aveu, fans parens. Que n'aurois-je pas facrifié, pour vous conserver une erreur, qui vous étoit chère?

Dor. El pourquoi donc m'en tirer? pourquoi fe fervir de ces cruelles armes pour perdre Cénie, ou pour l'engager dans un hymen qu'elle abhorre? Méricourt, ton coeur le dévoile-- Brifons là-deffus. Tu ne goûteras pas le fruit de ta trahifon. Cénie, je vous adopte.

Mer. Qu'entends-je?

Cénie. Moi! je férois toujours votre fille!- Monfieur Ah! modérez vos bontés; je ne fuis pas digne de cet honneur.

Dor. Tu es digne de mon coeur, tu es digne de ma tendrelle! Ma chere enfant, rentre dans tous tes droits.

Cénie. Non, Monfieur; votre gloire m'eft plus chere que mon bonheur. Souffrez qu'une retraite enfeveliffe avec moi l'ignorance où je fuis des malheureux a qui je dois la vie.

Dor. Tes parens font des infortunés. Eh bien! ils n'en font que us efpectables. Que nos chagrins difparoiffent. Madame, tout ceci m'ouvre les yeux

1

fur

« ПредишнаНапред »