Графични страници
PDF файл
ePub

auch mit fortwährendem Beifall auf derselben erhalten. Von dem Charakter des versesüchtigen Damis macht sein Bediens ter, Mondor, gleich in der ersten Scene folgende Schilt derung:

Selon la pensée où fon efprit se plonge,

Sa face, à chaque inftant, s'élargit ou s'allonge,
Il fe neglige trop, ou fe pare à l'excès:
D'état, il n'en a point, ni n'en aura jamais.
C'est un Homme isolé qui vit en Volontaire:
Qui n'est Bourgeois, Abbé, Robin, ni Militaire:
Qui va, vient, veille, füe, et se tourmentant bien,
Travaille nuit et jour, et jamais ne fait rien.
Du refte, raffemblant dans fa feule Perfonne,
Tous les Originaux qu'au Théatre on nous donne,
Milantrope, Etourdi, Complaifant, Glorieux,
Diftrait ce dernier- ci le défigne le mieux:
Tenez, s'il eft ici, je gage mes oreilles,

Qu'il eft dans quelque allée, à bâiller aux corneilles,
S'approchant pas à pas d'un Ha- ha qui l'attend,
Et qu'il n'appercevra qu'en s'y précipitant.

Noch besser wird man diesen Poeten aus der achten Scene des zweiten Akts zwischen ihm und seinem Bedienten tens men lernen:

[blocks in formation]

Mondor, Je ne m'étonne plus, fi nous payonş
nos dettes.

Entre vingt Prétendans, l'on vous le donne beau;
Et vous avez pour vous, Monfieur, l'air du bureau.
Damis. (fans l'écouter ni le voir.) Si, comme je le crois,
na piéce eft applaudie,

Vous êtes la Puissance, à qui je la dedie.
Vous eutes un esprit que la France admira;
N 4

J'en

J'en eus un qui vous plait: l'Univers le fçaura. (Il donne à Mondor du livre par le nez.) M, Ouf! D. Qui te fçavoit- là? Dis.

M. Mau

grebleu du gefte!

D. Tu m'écoutois? Hé bien, raille, blame, con

teste!

Dis encor que mon Art ne fert qu'à in'éblouir.

Tu vois, je fuis heureux, M. Plus que, fage, D. A

t'ouir,

Je ne me repaiffois que de vaines chimères,

M. Votre bonheur, tout franc, ne fe dévinoit

gueres.

[ocr errors]

D. Par un fot comme toi,

M. Mon Dieu! pas tant d'orgueil,

Vous ne pouviez manquer d'ètre vu de bon oeil,
Vous trouvez un Esprit de la trempe du vôtre;
Mais vous n'euffiez jamais réussi près d'un autre.

D. De pas une autre auffi je ne me foucirois,
Celle-ci feule a tout ce que je désirois,
De ma Muse, elle feule épuifant les careffes,
Me fait prendre congé de toutes mes Maîtreffes,
M. Il faudroit en avoir, pour en prendre congé.
D. Je ne te parle auffi que de celles que j'ai
M. Vous n'en eutes jamais, J'ai de bons yeux
peut-être.

Un valet vent tout voir; voit tout; et fçait son Maitre,
Comme à l'Obfervatoire un Sçavant fçait les cieux;
Et vous même, Monfieur, ne vous fçavez pas mieux,

D. Pas tant orgueil: toi mème, Ami! vas, tu t'a-
bules.

En fait d'amour, le coeur d'un Favori des Mules
Eft un altre, vers qui l'entendement humain

Dresseroit d'ici bas fon télescope envain.

Sa

Sa fphère eft au-deffus de toute intelligence.
L'Illufion nous frappe autant que l'existence;
Et par le sentiment fuffisamment heureux,
De l'Amour feulement nous fommes amoureux,
Ainfi le fantastique a droit fur notre hommage:
Et nos feux pour objet ne veulent qu'un Image.
M. Monfieur, à ma portée ajustez-vous un peu;
Et de grace en François mettez-moi cet Hebreu,

[ocr errors]

D. Volontiers. Imagine une jeune merveille; Elegance, fraicheur, et beauté fans pareille; Taille de Nymphe, M. Après! Je vois cela d'ici. D. C'eft de mes premiers feux l'objet en fracourci, T'accommoderois - tu d'une Femme ainfi faite? M, La pefte! D. Auffi ma flamme a-t-elle été parfaite.

M. Mais je n'ai jamais vû cet objet plein d'appas. D. Parbleu! je le crois bien; puifqu'il n'existoit pas.

M. Et vous l'aimiez? D. Très-fort, M. D'hon-
neur? D. A la folie!

M. Une Maitrelle en l'air, et qui n'eut jamais vie?
D. Oui, je l'aimois. Avec autant de volupté,

Que le Vulgaire en trouve à la réalité,

La réalité mêine eft moins fatisfaisante;
Sous une même forme, elle fe répresente;
Mais une Iris en l'air en prend mille en un jour.
La mienne étoit Bergere et Nymphe tour-à-tour.
Brune ou Blonde, Coquette ou Prude, fille ou veuve;
Et, comme tu crois bien, fidelle à toute épreuve.

M. Monfieur, parlez tout-bas. D. Et par quelles
raisons ?

M. C'eft qu'on pourroit vous mettre aux Petites.
Maisons.

D. Cet amour, il eft vrai, me parut un peu vuide; Et je ne pus tenir à l'appas du solidę,

Je répudiai donc la chimérique Iris.
D'une beauté palpable enfin je fus épris,
J'ai chanté celle-ci fous le nom d'Uranie.
Ah! que j'ai bien pour elle exercé mon génie!
de tendres vers confacrent ce beau nom!
M. Et je n'ai pas plus vû l'une que l'autre?
D. Non.

Et que

La fierté, la naiffance et le rang de la Dame,
Renfermoient dans mon coeur le fecret de ma flamme.
Comment aurois-tu fait pour t'en être apperçû?
Elle-même, elle étoit aimée à son infçû.

M. Mais vraiment un amour de fi légere éfpecę
Pourroit prendre fon vol bien par-delà Alveffe.
D. N'en doute pas; et mème y gouter des dou-

ceurs.

L'Amour impunement badine au fond des coeurs.
A ce que nous fentons, que fait ce que nous fommes ?
L'Aftre du jour fe leve; il luit pour tous les hommes;
Et le plaifir commun que répand fa clarté,

Représente l'effet que produit la Beauté.

M. J'entens. Tout vous eft bon, rien ne vous
importune,

Pourvû que votre efprit foit en bonne fortune.
A ce compte, un Jaloux ne vous craindra jamais.
Et vos Rivaux, Monfieur, peuvent dormir en paix.
Et deux! A l'autre. D. Helas! en ce moment encore
Je revois fon image; et mon efprit l'adore.
Pour la derniere fois tu ine fais foupirer,

Divinité cherie! Il faut nous féparer.

Plus de commerce; adieu; nous rompons. M. Quel dommage!

union étcit belle; et que répond l'Image?

D.

D. De mon coeur attendri pour jamais elle fort, Et fait place à l'objet dont nous parlions d'abord.

M. D'un poste mal acquis l'equité la dépose; Et Rien, avec raison, fait place à Quelque Chose. D. Que celle-ci, Mondor, a de grace et d'efprit! M. C'eft qu'elle aime les vers: et cela vous fuffit. D. Ajoûte qu'elle en a fait les mieux tournés du monde,

M. Pour moi, ce qui n'en plait, c'est la source feconde

Où nous allons puifer deformais les ducats.

D. (fouriant.) Les Ducats! M. C'est de quoi, Vous

[blocks in formation]

L'un de nous deux a tort; mais qu'à cela ne tienne;
Aura tort qui vouḍra, pourvû que l'argent vienne.
D. Enfin tu conçois donc qu'on en faura gagner?
M. Le Bon-homme du moins ne veut pas l'épar
gner,

D. Le Bon-homme? M. Oui, Monfieur; fi vous
êtes fon Gendre,

Monfieur de Francaleu dit à qui veut l'entendre,
Qu'il rendra là-dellus votre bonheur complet.

D. Extravagues tu? M. Non. Foi d'honnête

Valet!

D. Et qui Diable te parle, en cette circonstance,

De Monfieur Francaleu, ni de fon alliance?

M. Bon! Ne voici-t-il pas encore un qui-proquo?

De qui parlez-vous donc, Monfieur? D. D'une Sap pho.

D'un prodige qui doit, aidé de mes lumieres,
Effacer quelque jour l'illuftre Deshoulieres;
D'une fille à laquelle eft uni mon destin,

M.

« ПредишнаНапред »