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THOMSON.

EXTRAITS

DU POEME DES SAISONS.

PREMIERS EFFETS DU PRINTEMS.

L'HIVER, le triste hiver, fuyant de nos climats,
Vers les plaines du nord rappelle les frimats;
Les frimats ont cessé de flétrir nos campagnes,
Dé dépouiller nos bois, d'attrister nos montagnes.
Et déjà le zéphir, de ses doigts caressans,

a

Dissout la blanche neige en ruisseaux jaunissans.

Tout renaît, tout fleurit : mais, indécise encore, L'année hésite, craint. Souvent la tendre aurore Voit pâlir ses rayons; par un brusque retour Souvent l'hiver revient désembellir le jour. L'oiseau, peu sûr encor du printems, ose à peine Risquer le faible essor de son aile incertaine,

The plovers when to scatter o'er the heath,
And sing their wild notes to the list'ning waste.

At last from Aries rolls the bounteous sun,
'And the bright Bull receives him. Then no more
Th' expansive atmosphere is cramp'd with cold;
But, full of life and vivifying soul,

Lifts the light clouds sublime, and spreads them thin,
Fleecy and white, o'er all-surrounding heaven.
Forth fly the tepid airs; and unconfin'd,
Unbinding earth, the moving softness strays.
Joyous, th' impatient husbandman perceives
Relenting nature, and his lusty steers

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Drives from their stalls, to where the well-us'd plough
Lies in the furrow, loosen'd from the frost.
There, unrefusing, to the harness'd yoke
They lend their shoulder, and begin their toil
Cheer'd by the simple song and soaring lark.
Meanwhile incumbent o'er the shining share
The master leans, removes th' obstructing clay,
Winds the whole work, and side-long lays the glebe.

White thro' the neighb'ring fields the sower stalks, With measur'd step; and, liberal, throws the grain Into the faithful bosom of the ground:

The harrow follows harsh, and shuts the scene.

de sa timide voix,

A peine il ose encor,
D'un bonheur retardé féliciter les bois,
Ou, de son bec craintif sollicitant la glace,
Interroger, des champs, la douteuse surface.

Mais, quittant du bélier le signe pluvieux,
Près du brillant taureau le grand astre des cieux
S'élance; de ses feux il ranime la terre,
Des entraves du froid dégage l'atmosphère,
Et change par degrés les nuages épais
En nuages légers, en flocons de duvets.

Les folâtres zéphirs de leurs douces haleines
Ont épuré les airs et ramolli les plaines;
Le laboureur sourit au réveil des beaux jours;
Il va de ses travaux recommencer le cours.

Déjà deux jeunes bœufs la charrue appelle,

que

Ont porté dans les champs une vigueur nouvelle;
Sans peine, sous le joug, leur front s'est avancé ;
Ils marchent, le labour est déjà commencé ;
L'alouette, autour d'eux, chante, plane, voltige,
Les anime; courbé sur le soc qu'il dirige,
Le maître conduit tout et contemple gaîment
Des sillons redoublés le long alignement.

Plus loin, vêtu de blanc, un villageois s'avance,
Des futures moissons vient semer l'espérance,
Et, mesurant ses pas, d'une prodigue main
Au fidèle sillon distribuer le grain.

La herse, en trébuchant, va niveler la plaine,

Be gracious, Heaven! for now laborious man Has done his part. Ye fostering breezes, blow! Ye softening dews, ye tender showers, descend! And temper all, thou world-reviving sun, Into the perfect year!

Nor ye who live

In luxury and ease, in pomp and pride,
Think these lost themes unworthy of your ear:
Such themes as these the rural Maro sung
To wide-imperial Rome, in the full height
Of elegance and taste, by Greece refin'd.
In ancient times, the sacred plough employ'd
The kings and awful fathers of mankind:
And some, with whom compar'd, your insect tribes
Are but the beings of a summer's day,
Have held the scale of empire, rul'd the storm
Of mighty war; then, with victorious hand,
Disdaining little delicacies, seiz'd

The plough; and greatly independent liv'd.

Ye

generous Britons, venerate the plough! And o'er your hills and long-withdrawing vales, Let Autumn spread his treasures to the sun, Luxuriant and unbounded! As the sea Far through his azure turbulent domain

Et, sur ses dards aigus, marche et ferme la scène.
O ciel! donne à leurs vœux le prix de leurs sueurs,
Aux travaux des humains le ciel doit ses faveurs.
Soufflez, vents chaleureux, tombez, fraîches rosées,
Et les terres, par vous doucement disposées,
Vont recevoir les feux de l'astre bienfaisant
Qui rend tout son éclat au monde renaissant.

Et vous, dans nos cités où le luxe caresse
De vos sens délicats l'orgueilleuse mollesse,
Ah! ne dédaignez pas, du sein des voluptés,
Ces utiles sujets que Virgile a chantés!
Héritière du goût épuré dans Athène,

De tant de souverains, superbe souveraine,
Rome écoutait ses vers. Que dis-je! ces guerriers,
Ces héros, d'une main qui cueillit des lauriers,
D'une main qui lança les foudres de la guerre,
Ont conduit la charrue et labouré la terre ;
Et le romain, ce fier et modeste vainqueur,
Par sa simplicité rehaussait sa grandeur.

Vous, aimés de la gloire, amis de la nature, Français, honorez-vous d'aimer l'agriculture. Sur vos côteaux rians, dans vos sombres vallons, Disposez un théâtre à vos riches moissons; Que Flore, y préparant des succès à Pomone,

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