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"relativement à leur destination, on doit, parmi les grandes routes qui ont jamais existé, au premier rang celles du Mont

"mettre

"Cenis et du Simplon.

"

"En partant de Glyss, du côté de France,

pour traverser le Simplon, on s'élève de 1304 mètres, jusqu'au point culminant où S. M. "a ordonné la construction d'un hospice, en parcourant une longueur inclinée de route "de 22,500 mètres, la longueur horizontale "directe étant de 10,490 mètres.

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"Depuis le point culminant, on s'abaisse de "1707 mètres, jusqu'au point inférieur, du "côté de l'Italie, à Domo d'Ossola, en par

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courant une longueur inclinée de route de 41,400 métres, la longueur horizontale directe "étant de 29,980 mètres.

"Les travaux d'art en murs de soutenement, en ponts et en galeries souterraines, sont plus "considérables sur cette route que sur celle du "Mont-Cenis."

La partie la plus élevée du Simplon est une plaine triste et sauvage, dominée par de hautes montagnes d'où pendent plusieurs glaciers.

On arrive au village de Simplon deux heures aprés avoir quitté le sommet de la montagne: ce village est situé dans le fond d'une vallée. A peu de distance de Simplon, le chemin, se repliant sur lui-même, conduit à la galerie

d'Algaby, longue de 220 pieds; le torrent, que les Allemands appellent Krumbach, et les François Doveria, coule à droite.

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D'immenses rochers qui s'élèvent tristement au-dessus de nos têtes,, ne laissent de place qu'au chemin et au torrent qui roule avec fracas au fond de la vallée; les arbres et les cabanes ont disparu, les travaux seuls de la route apprennent que les hommes ont pénétré dans ce lieu. Près de la galerie on travaille à un édifice, destiné à abriter les voyageurs surpris par l'orage, et à servir d'habitation aux ouvriers qui déblaient le chemin ; les voitures pourront se loger dans la cour. Il y aura trois édifices semblables sur la route d'Italie; les habitans de celui d'Algaby seront condamnés à vivre plusieurs mois de l'année sans voir le soleil, que de hautes montagnes leur dérobent. On est étonné de trouver dans cet endroit un bâtiment si considérable; mais son architecture triste est conforme aux sentimens que fait naître la solitude de ces lieux.

A mesure que nous avançons, nous voyons les montagnes se rapprocher: la vallée est si resserrée qu'avant les derniers travaux, un roc détaché des sommités étoit resté suspendu audessus du chemin, la route passe d'une des rives à l'autre; elle est entiérement taillée dans le rocher; le ciel, en harmonie avec le pays

que nous parcourons, se couvre d'un voile sombre; nous arrivons à la grande galerie, ouvrage le plus étonnant de tous ceux du Simplon.

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Une énorme masse de rocher fermoit le chemin; il a fallu la percer: la route s'enfonce dans la montagne; cette superbe galerie, longue de 200 mètres, est taillée toute entière dans le granit; deux grandes ouvertures faites pour laisser pénétrer le jour suffisent à peine à l'éclairer; le bruit des pas des chevaux et des roues de la voiture retentit sous ces voûtes sonores: à l'extrémité, un pont est jeté sur un torrent dont les eaux blanches se dessinent sur l'obscure issue de la galerie. ⠀⠀

L'art et la nature semblent avoir voulu rassembler dans un même lieu tout ce qui est propre à frapper l'imagination: à côté du rocher que l'on a percé, la Doveria, qui couloit avec fracas parmi des blocs énormes, se précipite en bouillonnant dans un gouffre dont on ne peut apercevoir le fond: pour jouir de la vue de cette chute, il faut faire quelques pas dans l'ancien chemin situé sur la rive opposée.

La grande galerie est le résultat d'un travail constant de dix-huit mois; on a attaqué les rochers non-seulement du côté du Valais et de celui d'Italie, mais encore par les deux ouvertures qui présentent chacune deux faces; six

ouvriers attachés à chacune de ces faces ou vroient le roc à coups de pique, et faisoient place à six autres, toutes les huit heures; de cette manière l'ouvrage n'étoit interrompu ni jour ni nuit.

Nous vîmes sortir de la galerie M. Dalève, chef du nouvel hospice; il alloit faire en Italie la, provision de vin et de grains de l'établissement. Cet homme respectable a passé vingtneuf ans au grand Saint Bernard; il habite l'hospice du Simplon depuis le commencement des travaux; il nous donna quelques détails sur la route.

C'étoit un spectacle curieux, de traverser la montagne quand elle étoit animée par une foule d'ouvriers; on les voyoit monter sur les rochers les plus escarpés avec une agilité surprenante, au moyen d'une échelle, qu'ils tiroient après eux quand ils étoient arrivés au sommet, et qu'ils appuyoient ensuite successivement sur les autres rochers qu'ils vouloient gravir; ils descendoient de la même manière.

La galerie que l'on trouve après Yeselle, est la plus petite de toutes, et mérite à peine ce nom: l'aspect de la route continue à être sauvage; les fréquentes chutes de la Doveria, et les cascades formées par les torrens qui viennent s'y rendre, étonnent le voyageur; l'on voit adossées aux rochers, ou creusées dans leur in

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térieur de petites huttes où logeoient les ouvriers; elles servent aujourd'hui d'abri à de grands troupeaux de chèvres et à leurs conducteurs, seuls habitans de ces lieux. La beauté des ouvrages est encore plus remarquable dans cette partie de la route que partout ailleurs ; les chaussées sont ordinairement faites de murs, dont les pierres ne sont point liées par un ciment, et qui laissent filtrer l'eau de la mon. tagne. On rencontre plusieurs ponts; je me contenterai d'en citer un, construit tout en pierre avec une élégante simplicité, situé à l'entrée d'une vallée, au fond de laquelle est le village de Cherasqua.

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A quelque distance d'Yeselle, les rochers, qui jusque-là s'élevoient à pic, s'écartent à l'Est, et forment un amphithéâtre; au milieu des prairies parsemées de châtaigniers qui tapissent çe vallon, l'on voit le village de Dovredo; des vignes qui croissent devant chaque demeure s'élèvent jusque sur les toits, et font d'une maison un massif de verdure; cet heureux coin de terre produit un effet d'autant plus agréable que bientôt les rochers se rapprochent, et que la route redevient sauvage; la Doveria mugit de nouveau. On On passe devant un pont remar quable par la convexité de sa voûte, placé près d'un autre pont détruit, dont les piliers reposoient sur d'énormes blocs au milieu de la

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