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Et se mordent à toute outrance.

Aucun n'est épargné, nous n'eussions pas fait

mieux.

Tels on voit ces enfants qui, trop grands pour l'école S'en vont au loin remplir leur tête folle

Des vices les plus odieux.

Voilà ce qu'un essaim frivole

Court apprendre sous d'autres cieux.

FABLE XV.

Le Philosophe et les Faisans.
Un Sage au lever de l'aurore

N

Dans un bois écarté s'en allait méditant;

Il entend mille oiseaux qui d'une voix sonore
Célèbrent du matin le retour éclatant.

Chaque arbre a son concert; chaque branche est peuplée

Dans l'harmonieuse forêt :

Mais l'homme paraît-il? Tout tremble, tout se tait,

La mélodie est envolée.

Beau sujet pour philosopher!

Mon Philosophe aussi se demande à lui-même
D'où vient cette frayeur extrême

Dont aucun animal ne semble triompher.

Sont-ce nos traits ou notre caractère

Qui causent un pareil effroi ?

Ainsi parlait-il à part-soi,

Lorsqu'il distingue au loin une voix solitaire.
Crainte d'effaroucher le timide orateur,
Mon curieux se glisse à l'ombre du feuillage,
Et voit une faisane à l'éclatant plumage
Qu'entouraient ses enfants, le souci de son cœur.
La tendre mère au peuple voltigeur,

Mot

pour mot, tenait ce langage :

Nous coulons d'assez heureux jours

A l'abri de ce bois paisible;

Mais fiez-vous plutôt aux aigles, aux vautours

Qu'à l'homme plus qu'eux insensible.

De tous les animaux il est le plus ingrat.
La brebis l'enrichit, le couvre de sa laine ;

Comment reconnaît-il et ses soins et sa peine?
Par un assassinat.

En vain l'abeille diligente

D'un pur nectar lui verse l'or,
Quand il a pillé son trésor,

Il chasse sans pitié sa famille naissante.

Mais envers l'oie il est plus dur encor.
De cet oiseau la plume industrieuse
Disperse du savoir les produits bienfaisants;
Vive interprète des amans

Le négoce lui doit sa langue scrupuleuse.

Et que fait pourtant ce bourreau ?

Il arrache la plume et dévore l'oiseau.

Fuyez donc cet être barbare;

Il est altéré de forfaits,

C'est par la cruauté qu'il répond aux bienfaits : Jugez,mes chers enfants,du sort qu'il nous prépare.

FABLE XVI.

L'Epingle et l'Aiguille aimantée.

D'UNE beauté savante en Part de la toilette,

Uae Epingle long-temps seconda les travaux;
Tantôt de ses cheveux dirigeant les anneaux,
Quelquefois sur son cœur fixant une rosette,
Elle occupait toujours les postes les plus beaux.
Enfin dans les replis d'une robe commune
On l'oublia; c'est ordinairement

Ainsi que finit la fortune

Et d'une épingle et d'un amant.

La malheureuse, hélas, de disgrace en disgrace,
Tombe et va décorer la manche d'un tailleur;
Sur les haillons d'un pauvre humblement elle passe,
Et de vingt possesseurs ayant suivi la trace,
Monte dans un carrosse aux ordres d'un docteur.

Dans un cabinet de physique

Celui-ci la perd à son tour.

La voilà qui s'agite et veut de ce séjour

Connaître chaque objet; la voilà qui critique,
Admire, juge, et toujours au hasard.
Tout en promenant son regard

Et portant ses arrêts:-Qu'est-ce donc là qui brille?
Voyez-vous bien, monsieur,-Quoi là? c'est une
Aiguille.

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Une Aiguille! à ce nom connu,

Mon Épingle s'imagine être

Chez le tailleur, son ancien maître,

Et s'exprime en ces mots, d'un ton fort résola :

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Comment! vous demeurez oisive

Auprès de ce caillou grossier?

Vous seriez mieux dans l'atelier

De quelque couturière active;

Mais près de cette pierre enfin,

Que faites-vous, quel est votre dessein? -Une gloire solide est le but où j'aspire;

Seule

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