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Tel armé d'un journal menteur,

Sur le feuillet profond la figure attachée,
On voit un nouvelliste, assoupissant rêvéur,
Mettre sur pied sa troupe, ouvrir une tranchée,
Faire la paix, la guerre, au gré de son humeur.
Le séjour de l'hermite était jonché de gerbes,
Que le soucieux villageois

Visitait, chaque jour, au moins deux ou trois fois.
Il vient donc, et l'oiseau, d'une lugubre voix,
Donnait ainsi l'essor à ses rêves superbes.

« L'homme de sa raison devrait être moins vain; » Injuste en son mépris comme dans sa louange, » Pour l'oiseau de la nuit il montre du dédain,

» Et

pour d'autres oiseaux une tendresse étrange.

>> Une alouette au cri percant

> Charme son ignorante oreille,

» Et pour lui c'est une merveille

» Que le rossignol glapissant.

» Mais vive le bon goût de la gent volatile! » Si je daigne du jour visiter la clarté,

» Je vois venir de tout côté

>> Des courtisans la troupe agile,

» Qui m'entoure et me suit d'un air d'humilité. » Ainsi l'on voit de son peuple docile » S'avancer un prince escorté ». Quel sot orgueil t'a troublé la cervelle, Lui répondit l'homme des champs,

Tu trouves donc ta voix bien belle

Pour oser critiquer les sons les plus touchants. Crois-moi, pour les oiseaux, comme pour notre éspèce,

Tu ne fus jamais qu'an Hibou;

Quant à ce peuple ardent qui sur tes pas s'em

presse,

Et que tu vis, je ne sais où,

Te prodiguer amour, et respect et tendresse, C'étaient des fous railleurs qui poursuivaient un

fou ;

Montre-t-on tant de zèle à suivre la sagesse ?

FABLE XLII.

UNJ

Les Jongleurs,

N Jongleur par toute la ville
S'était acquis un si grand nom,
Qu'on s'imaginait qu'un démon
Faisait mouvoir sa main subtile.

Le Vice,

un jour, entend vanter son art,

Et sûr qu'un tel rival doit lui céder la pomme,

Il s'en va tout droit à mon homme,

Et devant le public l'attaquant sans égard;
-Eh!d'où provient, dit-il, cette grande affluence?
Qu'admire-t-on, messieurs, en ce jongleur fameux ?

Un instant

avec moi qu'il entre en concurrence, Vous jugerez entre nous deux.

-Un tel défi n'a rien qui m'épouvante;

To serais le premier que ma gloire craindrait ;

Il dit, et sous ses doigts la balle obéissante

Paraît, se cache et reparaît.

La carte d'un seul mot se chauge,

Elle contenait un oiseau.

Au tour qu'on croit le plus étrange
Succède un tour encor plus beau.

Il expose au grand jour ses mains, sa gibecière,
Et quand le vide en est bien constaté,
Aussitôt l'or en coule avec rapidité.

Mais quand d'un œuf d'ivoire huit poussins et

leur mère

S'élancent d'une aile légère,

L'enthousiasme est au comble porté.

Sur la scène, à son tour, le Vice se présente,
Non sans les compliments en ce cas employés,
Il agite une glace. « Elle est toute-puissante ;

» Approchez, messieurs, et voyez ».
Chacun brûlait d'éprouver cette glace;

Chacun s'y voit heureux, chacun s'y voit char

mant;

Il n'en est pas un seul qu'elle ne satisfasse.
A l'un des orateurs du Breton parlement

Il remet un billet de banque.

« Soufflez». Plus de billet, sur sa lèvre à l'instant
Se place un cadenat; la parole lui manque.
Un second souffle part, l'enchantement a fui,
Et cadenat et silence avec lui.

Douze flacons d'une liqueur vermeille
Montrent les flots étincelants:

Ils sont disparus, ô merveille!

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Et l'on voit deux glaives sanglants.

Un voleur d'une main avide

Plonge en un coffre rempli d'or;

Qu'y trouve-t-il?ô changement rapide!
Une corde pour tout trésor.

L'ambitieux trompé voit sous sa main flétrie
La marque du pouvoir en hache convertie.
Un tronc compatissant semble à l'aumône ouvert,
« Souffle dessus, homme d'église >>

Le tronc est vide; et d'une chère exquise

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