du cheval, à commencer par celle qui se trouve dans la Bible, au chapitre XXXIX du livre de Job. " «As-tu donné (dit Jehowah en s'adressant à Job), «as tu donné au cheval sa force, son vigoureux « organe, et sa flottante crinière? Est-ce toi qui le fais bondir comme la sauterelle? Que son hennis«sement retentit au loin! qu'il répand d'effroi ! Sur le champ de bataille, son pied cave le terrain; fier de sa bravoure, il s'élance au devant des bataillons, « se rit de la peur, et le tranchant de l'épée ne «<l'arrête point. Les flèches sifflent autour de lui, le fer des lances et des dards le frappe de ses éclairs; il écume, frémit, et dans son activité semble vouloir « engloutir la terre. Le son de la trompette enflamme « sa fureur. La charge sonne, il s'écrie: allons; et, « respirant la guerre, il sent l'approche des troupes, <«<entend la voix des généraux, les clameurs du combat, « et le cri du triomphe. >> " VIRGILII GEORGICON lib. III. Continuo pecoris generosi pullus in arvis R Altius ingreditur, et mollia crura reponit: « Primus et ire viam, et fluvios tentare minaces « Audet, et ignoto sese committere ponti; " Nec vanos horret strepitus. Illi ardua cervix, « Argutumque caput, brevis alvus, obesaque terga; << Luxuriatque toris animosum pectus : honesti 1 • Spadices, glaucique; color deterrimus albis, 《 « ㄍ Et gilvo. Tum, si qua sonum procul arma dedere, Stare loco nescit; micat auribus, et tremit artus; Collectumque premens volvit sub naribus ignem : « Densa juba, et dextro jactata recumbit in armo. ९ At duplex agitur per lumbos spina; cavatque « Tellurem, et solido graviter sonat ungula cornu. «Talis Amyclæi domitus Pollucis habenis Cyllarus; et, quorum Graii meminere poeta, Martis equi bijuges, et magni currus Achilli: Talis et ipse jubam cervice effudit equina " Conjugis adventu pernix Saturnus, et altum Pelion hinnitu fugiens implevit acuto......... « Nonne vides, quum præcipiti certamine campur Corripuere, ruuntque effusi carcere currus; Quum spes arrectæ juvenum, exsultantiaque haurit « Corda pavor pulsans ? illi instant verbere torto ་ Et proni dant lora; volat vi fervidus axis: « Jamque humiles, jamque elati sublime videntur Aera Nec per vacuum ferri, atque assurgere in auras. nec requies; at fulvæ nimbus arenæ << Tollitur; humescunt spumis flatuque sequentum: ९ mora, Tantus amor laudum, tantæ est victoria curæ !...... « Sin ad bella magis studium, turmasque feroces, Aut Alphæa rotis prælabi flumina Pisæ, Et Jovis in luco currus agitare volantes ; « Primus equi labor est, animos atque arma videre << Bellantum, lituosque pati, tractuque gementem ་ Ferre rotam, et stabulo frenos audire sonantes; Tum magis atque magis blandis gaudere magistri « Laudibus, et plausæ sonitum cervicis amare. «Atque hæc jam primo depulsus ab ubere matris « Audeat, inque vicem det mollibus ora capistris Invalidus, etiamque tremens, etiam inscius ævi. « « At, tribus exactis, ubi quarta accesserit æstas, « Carpere mox gyrum incipiat, gradibusque sonarę « Compositis, sinuetque alterna volumina crurum ; «Sitque laboranti similis : tum cursibus auras " Provocet ; ac per aperta volans, ceu liber habenis, « Æquora, vix summa vestigia ponat arena. << Qualis, Hyperboreis Aquilo quum densus ab oris Incubuit, Scythiæque hiemes atque arida differt Nubila: tum segetes altæ campique natantes Lenibus horrescunt flabris, summæque sonorem Dant silvæ, longique urgent ad littora fluctus : " « ९ २९ Ille volat, simul arva fuga, simul æquora verrens. Sudabit spatia, et spumas aget ore cruentas; Belgica vel molli melius feret esseda collo. >> Traduction par l'auteur. « L'étalon généreux a le port plein d'audace, Sur ses jarrets plians se balance avec grâce: Aucun bruit ne l'émeut; le premier du troupeau, Il fend l'onde écumante, affronte un pont nouveau. << Il a le ventre court, l'encolure hardie, K « Une tête effilée, une croupe arrondie; « On voit sur son poitrail ses muscles se gonfler, ९ Et ses nerfs tressaillir, et ses veines s'enfler. « Que du clairon bruyant le son guerrier l'éveille, Je le vois s'agiter, trembler, dresser l'oreille; Son épine se double, et frémit sur son dos; Ses D'une épaisse crinière il fait bondir les flots; De ses naseaux brûlans il respire la guerre ; roulent du feu, son pied creuse la terre. « Tel, dompté par les mains du frère de Castor, « Ce Cyllare fameux s'assujettit au mors: " " yeux Tels les chevaux d'Achille et du Dieu de la Thrace « Tel Saturne, surpris dans un tendre larcin, « En superbe coursier se transforma soudain, «Et, secouant dans l'air sa crinière flottante, " De ses hennissemens effraya son amante.......... «Le signal est donné: déjà de la barrière « « Cent chars précipités fondent dans la carrière. Tout s'éloigne, tout fuit. Les jeunes combattans, «Tressaillans d'espérance, et d'effroi palpitans, A leurs bouillans transports abandonnent leur ame: « Ils pressent leurs coursiers; l'essieu siffle et s'enflamme. On les voit se baisser, se dresser tour à tour; " On se quitte, on s'atteint, on s'approche, on s'évite, Le vaincu de son souffle humecte le vainqueur: Tant la gloire leur plaît, tant l'honneur les anime!... « Mais veux-tu, près d'Elis, dans des torrens de poud «Guider un char plus prompt, plus brûlant que la foud « Veux-tu, dans les horreurs d'un choc tumultueux, « ९ Régler d'un fier coursier les bonds impétueux? Accoutume son œil au spectacle des armes, " Et son oreille au bruit, et son cœur aux alarmes : ༤ Qu'il entende déjà le cliquetis du frein, Le roulement des chars, les accens de l'airain; Qu'au seul son de ta voix son allégresse éclate; Qu'il frémisse au doux bruit de la main qui le flatte! <«< Ainsi de la mamelle à peine séparé, ་ Ton élève à son art est déjà préparé; «< Déjà son front timide et sans expérience «Vient aux premiers liens s'offrir sans défiance. Mais compte-t-il trois ans ? bientôt mordant le frein; « Il tourne, il caracole, il bondit sous ta main; ९ Sur ses jarrets nerveux il retombe en mesure. « Pour la rendre plus libre on gêne son allure : Tout-à-coup il s'élance, et, plus prompt que l'éclair, ་ Tel le fougueux époux de la jeune Orythie Fait frémir mollement les vagues des moissons, Chasse et poursuit les flots de l'Océan qui gronde, Et balaye en fuyant les airs, la terre, et l'onde. |