Графични страници
PDF файл
ePub

cherche; on est tombé sur quelque disposition
primitive, sur quelque trait propre à toutes les sen-
sations, à toutes les conceptions d'un siècle ou d'une
race, sur quelque particularité inséparable de toutes
les démarches de son esprit et de son cœur. Ce sont
là les grandes causes, car ce sont les causes univer-
selles et permanentes, présentes à chaque moment
et en chaque cas, partout et toujours agissantes,
indestructibles et à la fin infailliblement domi-
nantes, puisque les accidents qui se jettent au tra-
vers d'elles, étant limités et partiels, finissent par
céder à la sourde et incessante répétition de leur
effort; en sorte que la structure générale des choses,
et les grands traits des événements sont leur œuvre,
et que les religions, les philosophies, les poésies,
les industries, les formes de société et de famille,
ne sont, en définitive, que des empreintes enfoncées
par
leur sceau.

IV

mes de pensées

Leurs effets his

Il y a donc un système dans les sentiments et Principales for dans les idées humaines, et ce système a pour mo- et de sentiments. teur premier certains traits généraux, certains toriques. caractères d'esprit et de cœur communs aux hommes d'une race, d'un siècle ou d'un pays. De même qu'en minéralogie les cristaux, si divers qu'ils soient, dérivent de quelques formes corporelles simples, de même, en histoire, les civilisations, si diverses qu'elles soient, dérivent de quelques for

LITT. ANGL.

I-b

mes spirituelles simples. Les uns s'expliquent par un élément géométrique primitif, comme les autres par un élément psychologique primitif. Pour saisir l'ensemble des espèces minéralogiques, il faut considérer d'avance un solide régulier en général, ses faces et ses angles, et dans cet abrégé apercevoir les innombrables transformations dont il est capable. Pareillement, si vous voulez saisir l'ensemble des variétés historiques, considérez d'avance une âme humaine en général, avec ses deux ou trois facultés fondamentales, et dans cet abrégé vous apercevrez les principales formes qu'elle peut présenter. Après tout, cette sorte de tableau idéal, le géométrique comme le psychologique, n'est guère complexe, et on voit assez vite les limites du cadre où les civilisations, comme les cristaux, sont forcées de se renfermer. Qu'y a-t-il, au point de départ, dans l'homme? Des images, ou représentations des objets, c'est-àdire ce qui flotte intérieurement devant lui, subsiste quelque temps, s'efface, et revient lorsqu'il a contemplé tel arbre, tel animal, bref, une chose sensible. Ceci est la matière du reste, et le développement de cette matière est double, spéculatif ou pratique, selon que ces représentations aboutissent à une conception générale ou à une résolution active. Voilà tout l'homme en raccourci; et c'est dans cette enceinte bornée que les diversités humaines se rencontrent, tantôt au sein de la matière primordiale, tantôt dans le double développement primordial. Si petites qu'elles soient dans les éléments, elles sont

énormes dans la masse, et la moindre altération dans les facteurs amène des altérations gigantesques dans les produits. Selon que la représentation est nette et comme découpée à l'emporte-pièce, ou bien confuse et mal délimitée, selon qu'elle concentre en soi un grand ou un petit nombre de caractères de l'objet, selon qu'elle est violente et accompagnée d'impulsions ou tranquille et entourée de calme, toutes les opérations et tout le train courant de la machine humaine sont transformés. Pareillement encore, selon que le développement ultérieur de la représentation varie, tout le développement humain varie. Si la conception générale à laquelle elle aboutit est une simple notation sèche, à la façon chinoise, la langue devient une sorte d'algèbre, la religion et la poésie s'atténuent, la philosophie se réduit à une sorte de bon sens moral et pratique, la science à un recueil de recettes, de classifications, de mnémotechnies utilitaires, l'esprit tout entier prend un tour positiviste. Si, au contraire, la conception générale à laquelle la représentation aboutit est une création poétique et figurative, un symbole vivant, comme chez les races aryennes, la langue devient une sorte d'épopée nuancée et colorée où chaque mot est un personnage, la poésie et la religion prennent une ampleur magnifique et inépuisable, la métaphysique se développe largement et subtilement, sans souci des applications positives; l'esprit tout entier, à travers les déviations et les défaillanees inévitables de son effort,

s'éprend du beau et du sublime et conçoit un modèle idéal capable, par sa noblesse et son harmonie, de rallier autour de soi les tendresses et les enthousiasmes du genre humain. Si maintenant la conception générale à laquelle la représentation aboutit est poétique, mais non ménagée, si l'homme y atteint, non par une gradation continue, mais par une intuition brusque, si l'opération originelle n'est pas le développement régulier, mais l'explosion violente, alors, comme chez les races sémitiques, la métaphysique manque, la religion ne conçoit que le Dieu roi, dévorateur et solitaire, la science ne peut se former, l'esprit se trouve trop roide et trop entier pour reproduire l'ordonnance délicate de la nature, la poésie ne sait enfanter qu'une suite d'exclamations véhémentes et grandioses, la langue ne peut exprimer l'enchevêtrement du raisonnement et de l'éloquence, l'homme se réduit à l'enthousiasme lyrique, à la passion irréfrénable, à l'action fanatique et bornée. C'est dans cet intervalle entre la représentation particulière et la conception universelle que se trouvent les germes des plus grandes différences humaines. Quelques races, par exemple les classiques, passent de la première à la seconde par une échelle graduée d'idées régulièrement classées et de plus en plus générales; d'autres, par exemple les germaniques, opèrent la même traversée par bonds, sans uniformité, après des tâtonnements prolongés et vagues. Quelques-uns, comme les Romains et les Anglais, s'arrêtent aux

premiers échelons; d'autres, comme les Indous et les Allemands, montent jusqu'aux derniers. Si maintenant, après avoir considéré le passage de la représentation à l'idée, on regardait le passage de la représentation à la résolution, on y trouverait des différences élémentaires de la même importance et du même ordre, selon que l'impression est vive, comme dans les climats du midi, ou terne, comme dans les climats du nord, selon qu'elle aboutit à l'action dès le premier instant, comme chez les barbares, ou tardivement, comme chez les peuples civilisés, selon qu'elle est capable ou non d'accroissement, d'inégalité, de persistance et d'attaches. Tout le système des passions humaines, toutes les chances de paix et de sécurité publiques, toutes les sources de travail et d'action dérivent de là. Il en est ainsi des autres différences primordiales; leurs suites embrassent une civilisation entière, et on peut les comparer à ces formules d'algèbre qui, dans leur étroite enceinte, contiennent d'avance toute la courbe dont elles sont la loi. Non que cette loi s'accomplisse toujours jusqu'au bout; parfois des perturbations se rencontrent; mais, quand il en est ainsi, ce n'est pas que la loi soit fausse, c'est qu'elle n'a pas seule agi. Des éléments nouveaux sont venus se mêler aux éléments anciens; de grandes forces étrangères sont venues contrarier les forces primitives. La race a émigré, comme l'ancien peuple aryen, et le changement de climat a altéré chez elle toute l'économie de l'intelligence et toute l'organisa

« ПредишнаНапред »