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Quelquefois ils répètent tout uniment

la dernière syllabe, quand c'est un petit

mot comme it, us, sir:

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gr.

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C'est encore Swift qui, dans ses originales bagatelles, a fait une pièce de trente vers, dont l'avant - dernier mot, toujours terminé par ew, est toujours suivi du mot sick, malade. J'en citerai, et pour la dernière fois, cinq vers seulement;

If I write any more, it will make my poor muse sick. This night I came home with a very cold dew sick; And I wish I may not be of an ague sick;

* Si j'écrivais plus long-tems, ma pauvre muse serait malade.

Cette nuit, je revins au logis d'un rhume malade; j'espère que je ne serai pas d'une fièvre malade

But I hope I shall ne'er be, like you,

of a shrew sick,

Who often has made me, by looking askew sick.*.

SWIFT, to two friends.

MAIS la rime m'a retenu trop longtems peut-être; je passe à la structure du vers.

nous

Pour remplacer, s'il était possible, la prosodie des anciens, ou du moins donner à nos vers un caractère de plus qui le distinguât de la prose, avons imaginé, dans nos vers de douze et de dix syllabes, un repos, que nous nommons césure, qui le coupe en deux hémistiches:

Jeune et vaillant héros, dont la haute sagesse.

BOILEAU.

Vous près de qui | les grâces solitaires.

GRESSET.

*mais je ne serai jamais, comme vous, d'une méchante femme malade,

qui m'a souvent rendu, en mo regardant de travers

malade.

L'improsodie de notre langue ne nous en permettait pas davantage.

La langue anglaise, un peu plus chantée, un peu plus prosodique, même, dans le simple discours, s'est rapprochée davantage des anciens dans sa poésie. Nous avons vu que le mélange, quoique très-arbitraire, des longues et des brèves, ou plutôt des syllabes qui ont ou n'ont pas l'accent, constituait l'harmonie poétique.

Les anglais y ont ajouté la césure mais ils la placent, dans le vers ordinaire de dix syllabes, à peu près où ils veulent.

Blair observe que la pause peut tomber après la quatrième, la cinquième, la sixième ou la septième syllabe, et que ces quatre pauses différentes ont chacune un genre de mélodie qui leur est particulier. Lord Kaimes adopte cette distinction.

Le premier genre 'de pause, celui où elle tombe après la quatrième syllabe rend, c'est Blair qui parle, la mélodie plus vive, plus rapide. La ligne, dit

Kaimes, se trouve séparée en deux parties l'une plus courte l'autre plus

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longue la voix qui s'est arrêtée à la première, semble prendre un essor pour monter à la seconde. J'ajouterai que l'une promet la saillie, l'autre la donne :

On her white breast | a sparkling cross she wore Which jews might kiss | and infidels adore, Her lively looks a sprightly mind disclose

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Le second genre de pause, celui où elle suit la cinquième syllabe et partage le vers en deux parties égales. Le vers alors perd sa vivacité; il devient plus

* Sur son sein blanc elle porte une croix brillante que baiserait un juif, qu'adorerait un infidèle ; ses regards vifs annoncent un esprit pétillant, prompt comme ses yeux, et aussi peu fixe qu'eux. Elle étend ses faveurs à personne, ses sourires à tout le monde ;

elle repousse souvent, mais n'offense jamais.

doux, plus coulant; l'expression en est

plus calme, plus reposée :

Eternal sun-shine | of the spotless mind,

Each pray'r accepted, | and each wish resign'd.'

POPE, Eloisa's letter.

Rien ne peint mieux la paisible innocence d'une religieuse résignée.

Quand la pause suit la sixième syllabe, et c'est le troisième genre, alors le vers marche d'un pas plus lent, plus mesuré; le rythme devient plus grave, plus solennel : la voix s'est fatiguée dans la première partie du vers, qui est la plus longue, et s'abandonne à la seconde.

The wrath of Peleus' son | the direful spring
Of all the Grecian woes, o goddess, sing!**

POPE, Iliad.

Ce début de l'Iliade est majestueux,

Calme éternellement brillant d'une âme sans tache, Dieu accepte chaque prière, parce qu'elle résigne à Dieu chaque desir.

*La colère du fils de Pélée, source terrible de tous les maux des Grecs, chante, ô déesse !

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