Графични страници
PDF файл
ePub

CHAPITRE III.

LA CRITIQUE ET L'HISTOIRE.

MACAULAY.

I. Rôle et position de Macaulay en Angleterre.

II. Ses Essais.

Agrément et utilité du genre. - Ses opinions. - Sa philosophie. En quoi elle est anglaise et pratique. Son essai sur Bacon. Quel est selon lui le véritable objet des sciences. Comparaison de Bacon et des anciens.

III. Sa critique. Ses préoccupations morales. - Comparaison de la critique en France et en Angleterre. il est religieux.

Angleterre.

et l'État.

Pourquoi

Liaison de la religion et du libéralisme en Libéralisme de Macaulay. Essai sur l'Église

IV. Sa passion pour la liberté politique. Comment il est l'ora

teur et l'historien du parti whig.

les Stuarts.

V. Son talent.

[ocr errors]

Essais sur la Révolution et

Son goût pour la démonstration.

[ocr errors]
[blocks in formation]

pour les développements. Caractère oratoire de son esprit. En quoi il diffère des orateurs classiques. Son estime pour les faits particuliers, les expériences sensibles, et les souvenirs personnels. Importance des spécimens décisifs en tout ordre de connaissance. Essais sur Warren Hastings et sur Clive.

[ocr errors][merged small][merged small]

VI. Caractères anglais de son talent. Sa rudesse. Sa plaisanterie. Sa poésie.

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]

Harmonie de son talent, de son opinion et de Universalité, unité, intérêt de son histoire.

[merged small][ocr errors][merged small]

Tolérance. - Le massacre de Glencoe. Traces d'amplification

et de rhétorique.

VIII. Comparaison de Macaulay et des historiens français. - En quoi il est classique. Position En quoi il est anglais. intermédiaire de son esprit entre l'esprit latin et l'esprit germanique.

Je n'entreprendrai point ici d'écrire la vie de lord Macaulay; c'est dans vingt ans seulement qu'on pourra la raconter, lorsque ses amis auront recueilli leurs souvenirs. Pour ce qui est public aujourd'hui, il me semble inutile de le rappeler; chacun sait qu'il eut pour père un philanthrope abolitioniste, qu'il fit les plus brillantes et les plus complètes études classiques, qu'à vingt-cinq ans son essai sur Milton le rendit célèbre, qu'à trente ans il entra au Parlement, et y marqua entre les premiers orateurs, qu'il alla dans l'Inde réformer la loi, et qu'au retour il fut nommé à de grandes places, qu'un jour, ses opinions libérales en matière de religion lui ôtèrent les voix de ses électeurs, qu'il fut réélu aux applaudissements universels, qu'il fut le publiciste le plus célèbre et l'écrivain le plus accompli du parti whig, et qu'à ce titre, à la fin de sa vie, la reconnaissance de son parti et l'admiration publique le firent lord et pair d'Angleterre. Ce sera une belle vie à raconter, honorée et heureuse, dévouée à de nobles idées et occupée par des entreprises viriles, littéraire par excellence, mais assez remplie d'action et assez mêlée aux affaires pour avoir pu fournir la substance et la solidité à l'éloquence

et au style, pour avoir pu former l'observateur à côté de l'artiste, et le penseur à côté de l'écrivain. Je ne veux décrire aujourd'hui que ce penseur et cet écrivain; je laisse la vie, je prends ses livres et d'abord ses Essais.

$1.

CRITICAL AND HISTORICAL ESSAYS.

I

Ceci est un recueil d'articles; j'aime, je l'avoue, ces sortes de livres. D'abord on peut jeter le volume au bout de vingt pages, commencer par la fin, ou au milieu ; vous n'y êtes pas serviteur mais maître; vous pouvez le traiter comme journal; en effet, c'est le journal d'un esprit. En second lieu il est varié; d'une page à l'autre, vous passez de la Renaissance au dix-neuvième siècle, de l'Inde à l'Angleterre; cette diversité surprend et plaît. Enfin, involontairement, l'auteur y est indiscret; il se découvre à nous, sans rien réserver de lui-même; c'est une conversation intime, et il n'y en a point qui vaille celle du plus grand historien de l'Angleterre. On est content d'observer les origines de ce généreux et puissant esprit, de découvrir quelles facultés ont nourri son talent, quelles recherches ont formé sa science, quelles opinions il s'est faites sur la philosophie, sur la religion, sur l'État, sur les lettres, ce qu'il était et ce qu'il est devenu, ce qu'il veut et ce qu'il croit.

Assis sur un fauteuil, les pieds au feu, on voit peu à peu, en tournant les feuillets, une physionomie animée et pensante se dessiner comme sur la toile

obscure; ce visage prend de l'expression et du relief; ses divers traits s'expliquent et s'éclairent les uns les autres; bientôt l'auteur revit pour nous et devant nous; nous sentons les causes et la génération de toutes ses pensées, nous prévoyons ce qu'il va dire; ses façons d'être et de parler nous sont aussi familières que celles d'un homme que nous voyons tous les jours; ses opinions corrigent et ébranlent les nôtres ; il entre pour sa part dans notre pensée et dans notre vie; il est à deux cents lieues de nous, et son livre imprime en nous son image, comme la lumière réfléchie va peindre au bout de l'horizon l'objet d'où elle est partie. Tel est le charme de ces livres qui remuent tous les sujets, qui donnent l'opinion de l'auteur sur toutes choses, qui nous promènent dans toutes les parties de sa pensée, et, pour ainsi dire, nous font faire le tour de son esprit.

Macaulay traite la philosophie à la façon des Anglais, en homme pratique. Il est disciple de Bacon, et le met au-dessus de tous les philosophes; il juge que la véritable science date de lui, que les spéculations des anciens penseurs ne sont que des jeux d'esprit, que pendant deux mille ans l'esprit humain a fait fausse route, que depuis Bacon seulement il a découvert le but vers lequel il doit tendre et la méthode par laquelle il peut y parvenir. Ce but est l'utile. L'objet de la science n'est pas la théorie, mais l'application. L'objet des mathématiques n'est pas la satisfaction d'une curiosité oisive, mais l'invention de machines propres à alléger le travail de l'homme,

« ПредишнаНапред »